Guerre Israël-Hamas : l’«apartheid» en Israël qualifié de «plus extrême» qu’en Afrique du Sud par Pretoria

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LE POINT SUR LA SITUATION – Vusimuzi Madonsela, ambassadeur d’Afrique du Sud aux Pays-Bas, a dénoncé la situation en Israël devant la Cour Internationale de Justice (CIJ), plus haute juridiction de l’ONU.

Un nouveau texte exigeant un cessez-le-feu «immédiat» à Gaza est étudié par le Conseil de sécurité de l’ONU ce mardi 20 février, alors que l’organisation internationale craint une «explosion» du nombre de décès d’enfants dans la bande de Gaza. Le Figaro fait le point sur les derniers évènements liés au conflit entre Israël et le groupe terroriste Hamas.

L’«apartheid» d’Israël contre les Palestiniens «plus extrême» qu’en Afrique du Sud, accuse Pretoria

Les pratiques d’Israël dans les territoires palestiniens sont une forme «encore plus extrême» de l’apartheid qu’a connu l’Afrique du Sud avant 1994, a déclaré Pretoria mardi devant la plus haute juridiction de l’ONU. La Cour internationale de justice (CIJ), qui siège à La Haye, tient cette semaine des audiences sur les conséquences juridiques de l’occupation par Israël de territoires palestiniens depuis 1967, avec un nombre inédit de 52 pays appelés à témoigner.

«En tant que Sud-Africains, nous sentons, voyons, entendons et ressentons au plus profond de nous-mêmes les politiques et pratiques discriminatoires inhumaines du régime israélien comme une forme encore plus extrême de l’apartheid institutionnalisé contre les Noirs dans mon pays», a déclaré Vusimuzi Madonsela, ambassadeur d‘Afrique du Sud aux Pays-Bas. «Il est clair que l’occupation illégale d’Israël est également administrée en violation du crime de l’apartheid (…) elle ne se distingue pas du colonialisme», a déclaré Vusimuzi Madonsela. «L’apartheid d’Israël doit cesser», a-t-il ajouté, soulignant que l’Afrique du Sud a une «obligation particulière» de dénoncer l’apartheid partout où il se produit et de veiller à ce qu’on «y mette un terme immédiat».

Ces audiences sont distinctes d’une affaire portée auprès de la CIJ par l’Afrique du Sud, qui accuse Israël de commettre des actes génocidaires à Gaza. La cour doit encore se prononcer sur ce point, mais a appelé le 26 janvier Israël à prévenir tout éventuel acte de génocide. Elle n’a pas évoqué de cessez-le-feu. Ces audiences interviennent dans un contexte de pression juridique internationale croissante sur Israël à propos de la guerre à Gaza déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre.

Le chef du Hamas au Caire pour discuter une nouvelle trêve

Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, est arrivé mardi au Caire pour discuter d’une nouvelle trêve à Gaza, a indiqué le mouvement islamiste palestinien, sur fond de pression internationale pour un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hamas. Le chef du bureau politique du Hamas, basé au Qatar, «discutera avec des responsables égyptiens de la situation politique et sur le terrain», précise dans un communiqué le Hamas.

Ismaïl Haniyeh et sa délégation entendent se prononcer sur une initiative présentée lors d’une réunion le week-end dernier à Paris entre le directeur de la CIA, William Burns, et des responsables égyptiens, israéliens et qataris. Selon une source du Hamas, le mouvement examine une proposition en trois phases, dont la première porte sur une trêve de six semaines durant laquelle Israël devra libérer de 200 à 300 prisonniers palestiniens en échange de 35 à 40 otages retenus à Gaza, et 200 à 300 camions d’aide pourront entrer chaque jour dans le territoire palestinien.

Le Hamas fait de l’entrée de davantage d’aide dans ce petit territoire une condition sine qua non à toute trêve. Après plus de quatre mois de guerre, la population de Gaza «meurt de faim», a averti l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a estimé cette semaine que les exigences du Hamas étaient «illusoires». Pour appuyer les efforts en vue d’une possible deuxième trêve, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, va retourner «dans les prochains jours» au Moyen-Orient, a indiqué un responsable américain sans préciser dans quels pays.

Vote attendu au Conseil de sécurité de l’ONU, sous la menace d’un veto américain

Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se prononcer ce mardi (10 heures locales, 16 heures à Paris) sur un nouveau texte exigeant un cessez-le-feu «immédiat» à Gaza, une résolution menacée par un nouveau veto des États-Unis, leur troisième depuis le début de la guerre entre leur allié israélien et le Hamas. Le projet de résolution préparé par l’Algérie «exige un cessez-le-feu humanitaire immédiat qui doit être respecté par toutes les parties».

Il s’oppose au «déplacement forcé de la population civile palestinienne», alors qu’Israël a évoqué une évacuation des civils avant une offensive terrestre à Rafah où s’entassent 1,4 million de personnes dans le sud de la bande de Gaza. Et il réclame la libération de tous les otages.

Les États-Unis ont prévenu ce week-end que le texte algérien n’était pas acceptable, menaçant d’y mettre leur veto. «Nous ne pensons pas que ce produit du Conseil améliorerait la situation sur le terrain, et donc si cette résolution est mise aux voix, elle ne passera pas», a répété lundi l’ambassadeur américain adjoint à l’ONU Robert Wood.

Risque d’«explosion» du nombre de décès d’enfants à Gaza, selon l’ONU

Les Nations unies ont tiré la sonnette d’alarme lundi : un manque de nourriture alarmant, une malnutrition galopante et une propagation rapide des maladies pourraient entraîner une «explosion» du nombre de décès d’enfants dans la bande de Gaza. Les agences de l’ONU ont affirmé que les denrées alimentaires et l’eau potable sont devenues «extrêmement rares» dans le territoire palestinien et que presque tous les jeunes enfants souffrent de maladies infectieuses.

«La bande de Gaza est sur le point d’assister à une explosion du nombre de décès évitables d’enfants, ce qui pourrait aggraver le niveau déjà insoutenable de décès d’enfants à Gaza», a déclaré Ted Chaiban, responsable adjoint de l’action humanitaire au sein de l’Unicef.

Au moins 90% des enfants de moins de cinq ans à Gaza sont touchés par une ou plusieurs maladies infectieuses, selon ce rapport de l’Unicef, de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Programme alimentaire mondial (PAM). Au cours des deux semaines précédant cette évaluation, 70% d’entre eux ont souffert de diarrhée, soit 23 fois plus par rapport à la situation de référence de 2022.



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