Guerre Israël-Hamas : le Fatah et le mouvement islamiste multiplient les contacts en vue d’une réconciliation palestinienne

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Quel pouvoir pour gouverner Gaza et les territoires palestiniens après la guerre ? Alors que Washington et ses alliés arabes lient la négociation d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à un projet global de résolution du conflit, qui pourrait commencer par la reconnaissance de l’Etat palestinien par les Nations unies, les factions palestiniennes hésitent. Le Fatah, au pouvoir en Cisjordanie, et le Hamas, qui perdure sous les bombes à Gaza, multiplient les contacts en vue d’une douloureuse réconciliation, sans cesse repoussée depuis leur rupture, en 2007.

Ce dialogue a été noué par des dissidents et des critiques du président Mahmoud Abbas, issus de son parti, le Fatah, qui envoient leurs émissaires au Qatar, où résident en exil des cadres du mouvement islamiste. Puis des caciques du Fatah leur ont emboîté le pas. Successeurs potentiels d’un président âgé de 88 ans, ils jugent que les deux partis ont besoin l’un de l’autre pour survivre.

Cette agitation a contraint Mahmoud Abbas à faire lui-même le voyage à Doha, le 11 février. Rien n’indique que ce président impopulaire, porté à bout de bras par ses alliés occidentaux, y ait rencontré ses rivaux du Hamas, qui espèrent le voir écarté à brève échéance. Mais M. Abbas s’est enquis auprès de l’émir Tamim Ben Hamad Al Thani des négociations que Doha facilite entre Israël et le mouvement islamiste. D’un communiqué sec, le « raïs » a engagé le 14 février le Hamas « à conclure rapidement un échange de prisonniers » avec l’Etat hébreu, afin de laisser s’ouvrir une séquence diplomatique, dans laquelle il se veut incontournable.

M. Abbas redoute que les islamistes ne tirent un immense prestige d’un tel échange, eux qui ambitionnent de libérer des prisons israéliennes tous les détenus palestiniens, tous partis politiques confondus. Le plus vieux dirigeant du monde arabe se sait aussi en difficulté, alors que ses alliés arabes et occidentaux exigent de l’Autorité palestinienne qu’elle se « revitalise » et se « réforme » dans l’après-guerre.

Le Hamas cherche une sortie par le haut

En dépit de ces craintes, un proche de M. Abbas, Jibril Rajoub, a proposé, début février à Doha, un plan de réconciliation au chef du mouvement islamiste, Ismaïl Haniyeh. Le secrétaire général du comité central du Fatah, qui œuvre de longue date à une réconciliation, estime que « Le Hamas ne disparaîtra pas. Il fait partie du peuple palestinien ». Il engage donc ses responsables « à faire le premier pas », précise-t-il, en reconnaissant les résolutions des Nations unies comme la référence pour résoudre le conflit, en acceptant un Etat palestinien dans les frontières internationalement reconnues de 1967, et en acceptant toutes les obligations de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), organe moribond mais qui demeure le seul représentant reconnu du peuple palestinien à l’étranger, et que le Hamas cherche à intégrer depuis des années.

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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