Guerre Israël-Hamas : le point sur la situation du vendredi 16 février

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Retrouvez ici notre point de situation publié hier.

Le sort de l’hôpital Nasser, le plus grand du sud de la bande de Gaza, à Khan Younès, suscitait toujours des inquiétudes croissantes, vendredi 16 février, après une opération de l’armée israélienne qui en a pris le contrôle.

Pendant ce temps, la communauté internationale multiplie ses appels pour dissuader Israël de lancer une offensive dans la ville surpeuplée de Rafah, où sont piégés près d’un million et demi de civils contre la frontière fermée avec l’Egypte.

Inquiétudes sur le sort de l’hôpital Nasser de Khan Younès

L’armée israélienne a affirmé vendredi avoir arrêté « plus de vingt terroristes qui ont participé » aux attaques du Hamas en Israël le 7 octobre, parmi des « dizaines de suspects » interpellés à l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans la bande de Gaza. « Les troupes [israéliennes] ont trouvé des armes à l’intérieur de l’hôpital » en Israël, a précisé l’armée israélienne dans un communiqué. Elle a ajouté poursuivre son opération dans cet hôpital utilisé selon elle ces dernières semaines par les combattants du Hamas pour tirer sur les forces israéliennes.

Selon le ministère de la santé du Hamas, cinq patients de cet hôpital sont morts à la suite de coupures d’électricité consécutives à la pénurie de carburant, qui ont provoqué l’arrêt de la distribution d’oxygène après cet assaut. Le ministère a ajouté craindre pour la vie de sept autres patients en soins intensifs et à la pouponnière, et tenir les forces israéliennes pour « responsables » des décès.

De son côté, Médecins sans frontières (MSF) a décrit vendredi la situation « chaotique, catastrophique », qui régnait la veille dans l’hôpital Nasser. Lors du raid israélien jeudi, tout le personnel de MSF a été contraint de fuir les locaux, a-t-il raconté, soulignant que l’un des membres de l’équipe était toujours porté disparu.

Le Hamas affirme que les otages à Gaza « luttent pour leur survie »

Les otages dans la bande de Gaza « luttent pour leur survie », a déclaré vendredi la branche armée du Hamas. « Les prisonniers ennemis blessés et malades vivent une situation très difficile et luttent pour leur survie, et cela n’est pas surprenant, car tout ce dont souffre notre peuple − que ce soit la faim, la soif, ou le manque de médicament −, ils en souffrent aussi », a déclaré Abou Obeida, le porte-parole des Brigades Ezzedine Al-Qassam.

« Nous nous efforçons toujours de garder [en lieu sûr] les prisonniers ennemis par tous les moyens possibles et nous avons déjà alerté des dizaines de fois sur les risques auxquels ils sont exposés (…), mais le temps presse », a-t-il ajouté. Ces déclarations interviennent après la libération plus tôt cette semaine de deux otages israélo-argentins lors d’une opération israélienne à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, qui a fait « environ une centaine de morts » côté palestinien, selon le ministère de la santé du Hamas.

Israël assure qu’il se coordonnera avec l’Egypte avant l’opération à Rafah

Israël se coordonnera avec l’Egypte avant son opération militaire à Rafah, dans l’extrême sud de la bande de Gaza, a assuré vendredi à Munich le ministre des affaires étrangères israélien. « L’Egypte est notre alliée. Nous avons un accord de paix avec l’Egypte et nous opérerons de façon à ne pas nuire aux intérêts égyptiens », a déclaré Israël Katz au cours de la Conférence de Munich sur la sécurité.

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« Nous opérerons à Gaza après nous être coordonnés avec l’Egypte », a-t-il ajouté, assurant aussi qu’Israël « tiendrait au courant » le président américain, Joe Biden, de l’offensive militaire.

De son côté, Joe Biden a dit vendredi soir qu’il « fallait un cessez-le-feu temporaire » dans la bande de Gaza « pour faire sortir les otages », ajoutant qu’il avait « toujours l’espoir que cela puisse se réaliser ». « J’espère qu’en attendant les Israéliens ne procéderont pas à une invasion terrestre massive », a-t-il ajouté.

L’Egypte construit une zone sécurisée fermée au Sinaï pour les déplacés gazaouis

L’Egypte construit un camp fermé et sécurisé dans le Sinaï pour accueillir les Palestiniens de Gaza fuyant la guerre en cas d’offensive israélienne sur Rafah, selon le Wall Street Journal et une ONG égyptienne. Le quotidien américain affirme, citant des responsables égyptiens et des experts en sécurité, qu’« un enclos fermé de 13 kilomètres carrés » est construit à la frontière avec le territoire palestinien dévasté par plus de quatre mois de guerre entre Israël et le Hamas.

Ce campement fait ainsi partie des « plans d’urgence » pour l’accueil de ces réfugiés, après l’annonce du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, d’une prochaine offensive militaire sur Rafah. Il pourrait abriter « plus de 100 000 personnes », selon le quotidien américain.

Pour l’ONU, il faut « éviter à tout prix » que les réfugiés de Gaza passent en Egypte

Il faut « éviter à tout prix » que les Gazaouis massés dans le sud du territoire palestinien fuient en Egypte, car cela signerait « l’arrêt de mort » d’un processus de paix, a déclaré vendredi à la BBC le patron de l’agence de l’ONU chargée des réfugiés. « Les gens ne devraient pas traverser la frontière », a exhorté Filippo Grandi, depuis l’Allemagne où il participe à la 59Conférence de Munich sur la sécurité.

« Ce serait catastrophique pour les Palestiniens, en particulier pour ceux qui seraient obligés de se déplacer encore une fois ; ce serait catastrophique pour l’Egypte à tous points de vue et, plus important que toute autre chose, une nouvelle crise des réfugiés signerait l’arrêt de mort d’un futur processus de paix », a souligné le chef du HCR. M. Grandi estime qu’une fois sortis de Gaza, les réfugiés ne pourraient plus y retourner, à l’instar de ce qui s’est passé avec le grand exode de 1948, et que cela ruinerait la possibilité d’une solution à deux Etats.

Emmanuel Macron prévient que reconnaître un Etat palestinien n’est plus « un tabou »

Le président français a apporté vendredi un soutien de poids, celui de la France, aux partisans d’une reconnaissance unilatérale d’un Etat palestinien, assurant que ce n’était plus « un tabou », malgré les mises en garde d’Israël face à cette perspective qui s’esquisse chez certains alliés occidentaux.

En recevant à l’Elysée le roi Abdallah II de Jordanie, le président français a aussi alerté sur le « désastre humanitaire sans précédent » et le « tournant » que provoquerait une offensive israélienne contre la ville palestinienne de Rafah, où près d’un million et demi de Palestiniens sont piégés à la frontière avec l’Egypte.

Droit d’asile pour les Gazaouis : la CNDA ouvre la voie à une protection des personnes venant de Gaza

La Cour nationale du droit d’asile (CNDA) a annoncé vendredi qu’elle considérait que la bande de Gaza connaissait « une situation de violence aveugle d’intensité exceptionnelle », ouvrant la voie à une protection des Palestiniens issus de cette région.

Par une décision du 12 février, la CNDA a accordé l’asile à un ressortissant originaire de Khan Younès, en estimant qu’il courait sur place « un risque réel de subir une menace grave contre sa vie ou sa personne » du fait « d’une situation de violence, résultant du conflit armé entre les forces du Hamas et les forces armées israéliennes susceptible de s’étendre indistinctement aux civils ainsi que de la situation humanitaire », a fait savoir la CNDA dans un communiqué. Ce genre de décision de la CNDA, qui statue en appel sur les demandes d’asile, fait généralement jurisprudence pour l’ensemble des dossiers similaires en France.

Le Monde avec AFP

Source du contenu: www.lemonde.fr

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