Le fentanyl venu du Canada, un faux problème pour les Etats-Unis

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Donald Trump n’a eu de cesse de le répéter : le Canada n’en fait pas assez pour lutter contre le trafic du fentanyl, une drogue trente fois plus puissante que l’héroïne. Il le laisserait même entrer aux Etats-Unis sans résistance. « La quantité de fentanyl qui transite par le Canada est énorme », assurait le président américain, le 21 janvier. C’est une des raisons qu’il avait avancées pour imposer des droits de douane de 25 % aux exportations canadiennes, avant de se raviser.

Le 4 février, pour tenter de calmer les ardeurs de Donald Trump, le Canada a annoncé la nomination d’un « tsar du fentanyl », chargé de gérer ce dossier. Ottawa crée aussi une équipe conjointe avec les Etats-Unis pour combattre le trafic de cette drogue, le crime organisé et le blanchiment d’argent. Même si la crise ralentit, plus de deux cents Américains meurent encore chaque jour d’overdoses causées par le fentanyl.

Dans les faits, la quantité de fentanyl saisie à la frontière canado-américaine n’est guère impressionnante : 19,5 kilogrammes y ont été repérés par les agents frontaliers américains entre octobre 2023 et septembre 2024, contre près de 9 600 kilogrammes aux frontières avec le Mexique. En 2022, un rapport du Congrès américain estimait d’ailleurs que le Canada n’était pas un pays important pour le fentanyl. Quelle proportion de la production canadienne s’en va aux Etats-Unis ? « C’est très difficile de le savoir et ce n’est pas forcément le premier marché du Canada, qui exporte jusqu’en Océanie », analyse Yvon Dandurand, professeur émérite en criminologie à l’université de la Vallée de Fraser, en Colombie-Britannique.

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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