DÉCRYPTAGE – La bataille pour la capitale économique et culturelle dominera les élections locales turques du dimanche 31 mars. Le président tout-puissant du pays entend bien reprendre à l’opposition ce qui fut son fief.
Correspondante à Istanbul
Recep Tayyip Erdogan en avait fait le point cardinal de son discours de victoire. Le 28 mai dernier au soir, devant une foule de partisans venus célébrer sa réélection, le président turc lance depuis le toit de son bus: «Êtes-vous prêts à reconquérir Istanbul?» Moins d’un an plus tard, parviendra-t-il à reprendre les commandes de cette ville stratégique, passée aux mains de l’opposition en 2019, pour parachever sa mainmise sur le pays?
«Erdogan en a fait une question de revanche personnelle», observe le politologue Berk Esen, professeur associé à l’université Sabanci. Bien que «moins polarisant» que lors des dernières municipales, l’homme fort du pays a pesé de tout son poids dans la campagne pour tenter de détrôner son rival, Ekrem Imamoglu: augmentant le salaire minimum deux mois avant le scrutin, enchaînant les déplacements à travers le pays, choisissant personnellement le prétendant à la mairie d’Istanbul, Murat Kurum, un ex-ministre de l’Environnement, «suffisamment…
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