Pékin et Taipei s’activent pour évaluer les dangers de la présidence Trump

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Le message est cordial, Xi Jinping y félicite Donald Trump au lendemain de son élection. Le président chinois appelle les deux pays à s’entendre, mais il note également que la relation peut basculer dans les deux sens : « L’histoire a démontré que la Chine et les Etats-Unis bénéficient d’une coopération et perdent d’une confrontation », écrit-il, jeudi 7 novembre.

Cette deuxième hypothèse est dans toutes les têtes en Chine, où l’on se prépare à affronter de nouveau la tempête Trump. Pendant des mois, le candidat républicain a agité la menace d’imposer une taxe douanière de 60 % à l’entrée de tous les produits chinois sur le sol américain. En juillet, la banque UBS estimait qu’une telle mesure amputerait de moitié la croissance de l’économie chinoise.

Pékin est donc en train d’essayer de comprendre ce que veut le milliardaire. S’agira-t-il uniquement d’un rééquilibrage commercial avec possibilité de parvenir à un « deal » qui le fasse apparaître gagnant ? Ou d’une spirale sans fin, en partie idéologique, dans laquelle seraient jetés d’autres sujets contentieux, comme celui des origines du Covid-19, cette pandémie dont le camp Trump considère qu’elle lui a coûté sa réélection en 2020 ?

En revanche, si le nouveau président américain laisse s’étioler les alliances des Etats-Unis dans la région, la Chine aura tout à y gagner. « S’il est positif, nous le serons aussi, mais si l’Amérique nous crée des difficultés, nous devons être prêts à répondre en retour », résume Shen Dingli, un universitaire des relations internationales basé à Shanghaï.

La Chine reste plus exposée que Washington

Au regard des promesses protectionnistes du candidat et de la première guerre commerciale qu’il avait livrée à la Chine à partir de 2018, beaucoup anticipent une dégradation rapide des relations entre les deux pays. « Les Chinois vont essayer d’ouvrir des canaux vers la future administration Trump, mais ce sera différent. Il y a trop de passif sur la relation sino-américaine au cours de son premier mandat et il est peu probable que les premières mesures commerciales, lorsqu’elles arriveront, soient juste du bluff », dit Rick Waters, directeur Chine du cabinet de conseil Eurasia Group et, jusqu’en 2023, coordinateur Chine du département d’Etat.

La Chine considère être mieux armée cette fois, mais elle reste bien plus exposée que Washington en cas de conflit commercial : les Etats-Unis ont importé pour 427 milliards de dollars de produits chinois en 2023, alors que la Chine n’importait que pour 148 milliards de produits américains.

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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