ENQUÊTE – À l’œuvre en période d’élections comme au quotidien, la puissante section féminine du mouvement islamo-conservateur mise sur des rapports de proximité, assortis d’aides sociales et de liens clientélistes.
Correspondante à Istanbul
Un joyeux brouhaha inonde la permanence de campagne de l’AKP, au cœur du quartier stambouliote de Halicioglu, dans l’arrondissement de Beyoglu. Derrière des tables en placo rassemblées en un grand U, voisines, cousines et camarades du parti remplissent à la chaîne des tote bags de «goodies» destinés aux femmes du quartier: plateau, coque de téléphone portable, crème hydratante et écharpe orange brodée du slogan «Istanbul à nouveau», en écho à l’obsession du président Erdogan de remettre la main sur sa ville adorée.
«Cette année, j’en suis certaine, nous fêterons doublement la fin du ramadan», roucoule Sahila Demirer. Foulard rouge sur veste kaki, la chef de la section des femmes de l’AKP (Parti de la justice et de la prospérité) pour toute l’agglomération d’Istanbul donne ses dernières consignes à quelques jours du scrutin municipal du 31 mars: «Profitez du porte-à-porte pour faire l’inventaire des dysfonctionnements actuels: moins d’autobus, plus d’embouteillages…
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