La formule est répétée comme un mantra par les alliés européens de Kiev : il ne peut y avoir de négociations sur l’Ukraine sans l’Ukraine, et de discussions sur l’Europe sans l’Europe. Après bientôt trois ans de conflit, les uns comme les autres font donc tout pour être à la table de négociations que Donald Trump et Vladimir Poutine ont convenu, mercredi 12 février, au téléphone, de lancer « immédiatement ». « Quel que soit le “deal”, il ne peut pas se faire sans l’Europe. La guerre est en Europe, c’est pourquoi nous devons être autour de la table et ne pouvons être laissés de côté », souligne Kaja Kallas dans un entretien au Monde.
La haute représentante de l’Union européenne (UE) pour les affaires étrangères était à Paris, ce soir-là, afin de rencontrer ses homologues des principaux Etats européens, en compagnie du chef de la diplomatie ukrainienne, Andrii Sybiha, à l’heure où la pression de l’administration Trump s’accroît pour forcer des négociations avec la Russie de Vladimir Poutine. A l’heure également où les grandes manœuvres ont commencé entre Moscou et Washington.
De fait, il paraît naturel que l’Ukraine soit associée aux tractations, puisque… c’est d’elle qu’il s’agit. Si Vladimir Poutine conteste la légitimité du président ukrainien, Volodymyr Zelensky doit rencontrer le vice-président américain J. D. Vance, vendredi, lors de la Conférence sur la sécurité de Munich, en Allemagne. Un déplacement du dirigeant ukrainien à la Maison Blanche, pour rencontrer Donald Trump, est de surcroît à l’étude.
Souvenir douloureux
Accès aux terres rares, échange de territoires, le chef de la résistance ukrainienne multiplie les gestes pour s’attirer les faveurs de l’imprévisible président républicain. Car, au fond, il peut craindre que Donald Trump ne fasse la paix aux conditions de son homologue russe, s’il devait accepter, quitte à forcer la main de Kiev, une sorte de gel du conflit sur la base d’importantes concessions territoriales, voire une neutralisation de l’Ukraine, pour l’empêcher de rejoindre un jour l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN).
Il vous reste 64.08% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Source du contenu: www.lemonde.fr