Qui pour succéder au Tchadien Moussa Faki Mahamat lors du sommet annuel de l’Union africaine (UA), samedi 15 et dimanche 16 février à Addis-Abeba ? Trois candidats sont en lice pour devenir président de la Commission de l’Union africaine à un moment charnière pour l’organisation continentale sur fond de conflits régionaux, notamment en République démocratique du Congo (RDC).
Raila Odinga, le favori
Opposant historique, le Kényan Raila Odinga fait figure de favori de cette élection, après avoir mené une campagne tonitruante et reçu le soutien officiel de nombreux chefs d’Etat, dont son président, William Ruto. Mais son âge, 80 ans, pourrait handicaper celui qui a été cinq fois candidat malheureux à la présidence du Kenya et qui, dans un entretien accordé à l’Agence France-Presse (AFP) en novembre 2024, a laissé la porte ouverte à une nouvelle candidature en 2027, tout en assurant vouloir se « concentrer pour travailler pour l’UA ».
Engagé au début des années 1980 contre le régime de parti unique au Kenya, Raila Odinga a été arbitrairement détenu pendant près de huit ans, sans procès, entre 1982 et 1991. Après un bref exil en Norvège, il est ensuite entré au Parlement kényan lors des premières élections multipartites, en 1992.
Mahamoud Ali Youssouf, l’équilibriste
Ministre des affaires étrangères de Djibouti depuis 2005, Mahamoud Ali Youssouf est un diplomate de carrière, très proche du président, Ismaïl Omar Guelleh. Cet homme de 59 ans, qui parle français, anglais et arabe, a mis l’accent sur ses compétences d’équilibriste dans une campagne menée à bas bruit. Lors d’un entretien avec l’AFP en décembre, Mahamoud Ali Youssouf avait évoqué un « problème de gouvernance » dans certains pays africains, évoquant notamment ceux qui ont été secoués ces dernières années par des coups d’Etat.
Richard Randriamandrato, le discret
L’ancien ministre des affaires étrangères malgache a mené une campagne discrète après son dépôt de candidature en dernière minute, en août 2024. Richard Randriamandrato, 55 ans, a occupé le poste de chef de la diplomatie de Madagascar de mars à octobre 2022, date à laquelle il a été limogé après avoir voté une résolution à l’ONU condamnant les annexions de la Russie en Ukraine. M. Randriamandrato a également été ministre des finances de la grande île de l’océan Indien.
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