Chez Elise Nebout, au bonheur des Mots

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Dans le petit bureau vitré dans lequel elle s’est retranchée (un dégât des eaux condamne provisoirement le sous-sol), Elise Nebout, directrice et cofondatrice de l’école Les Mots, observe d’un œil distrait l’atelier d’écriture qui se déroule juste à côté. Une dizaine de personnes planchent autour d’un même thème. Certains ont ouvert leur PC, d’autres écrivent plus simplement sur du papier. L’ambiance, quoique studieuse, est décontractée et chaleureuse. Quelques rires fusent. Elise sourit.

La jeune femme de 39 ans se souvient comme si c’était hier de ce jour de janvier 2017 où l’écrivain Yannick Haenel, auteur de Tiens ferme ta couronne (Gallimard, prix Médicis 2017), a dirigé dans ces locaux son premier atelier sur le thème « Ecrire un voyage initiatique ». Elise a toujours considéré l’écriture comme une amie proche, une confidente. « Entre 18 ans et 25 ans, je n’ai fait qu’écrire. Il n’y a que ça qui comptait pour moi. Je poursuivais mes études en dilettante, en marge de ma passion pour les mots. »

C’est précisément un atelier d’écriture organisé à Sciences Po Lyon et animé par le romancier et essayiste Alexandre Lacroix qui va changer sa vie. Elle ne le sait pas encore. Entre-temps, après avoir écrit un moment pour le magazine Usbek & Rica, Elise Nebout est devenue directrice de l’accélérateur de start-up Numa. Toutes ces années, l’écrivain et la passionnée de littérature restent en contact. Elise Nebout effectue même un stage de six mois à Philosophie Magazine, que dirige le même Alexandre Lacroix.

Depuis qu’elle a 18 ans, Elise Nebout voue une véritable passion pour les mots et l’écriture.
Le carnet de notes d’Elise Nebout. Le carnet de notes d’Elise Nebout.

Après avoir échangé à de multiples reprises sur leur souhait de développer un projet commun, les deux amis s’arrêtent sur l’idée d’un atelier d’écriture ouvert à tous. « Nous avions cette conviction que la littérature comportait une dimension artisanale et que la pratique de l’écriture devait passer par la maîtrise de certaines techniques et tout simplement par l’entraînement, l’exercice. » Les premières rencontres ont lieu au deuxième étage du café Le Sorbon (Paris 5e) autour des auteurs Jean Birnbaum (journaliste au Monde et responsable du supplément « Le Monde des livres ») et Yannick Haenel. Ceci n’est qu’une première étape.

Un lieu ni trop chic ni trop cheap

L’école Les Mots, dans son format actuel, naît finalement d’un appel à projets de la Semaest, une société d’économie mixte de la ville de Paris qui propose des loyers modérés à des porteurs de projets à condition de s’inscrire dans la culture et l’histoire du quartier. Tous les projets du 5e arrondissement sont dédiés au livre. « Ouvrir notre atelier d’écriture créative en plein cœur du Paris littéraire, tout faisait sens », se souvient Elise Nebout. Leurs proches tentent bien de les convaincre que tout passe désormais par le numérique et qu’il n’est pas nécessaire de s’embarrasser avec les contraintes d’un lieu physique.

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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