Il y en avait jadis sur tout le territoire. Certaines lignes de chemin de fer secondaires, abandonnées à la fin du XXe siècle, ont été aménagées en itinéraires cyclables. Les pentes sont toujours douces, la balade également.
Se la couler douce en Ardèche
En 1968, la ligne Saint-Agrève – La Voulte-sur-Rhône, en Ardèche, s’arrête après soixante-dix ans de bons et loyaux services. Il en avait pourtant fallu de la sueur pour relier ces villages qui bordent le cours translucide de l’Eyrieux. Ravins et gorges de cette région des Boutières exigent la construction d’un nombre important de tunnels et de viaducs. Les habitants de cette vallée splendide, mais reculée, sont enfin à portée de rail de Valence !
Depuis quelques années, l’ancienne voie de chemin de fer a repris du service et s’offre aux cyclistes qui veulent, sur 90 kilomètres, contempler des paysages ardéchois en pédalant sans souffrir, entre les vergers, les cultures en terrasses et un camaïeu de chênes, de buis, d’acacias, de châtaigniers et de mélèzes. A la belle saison, deux trains touristiques permettent de rejoindre les points hauts du parcours, Saint-Agrève ou Lamastre, et de se laisser glisser dans le sens de la pente. Cette dernière est si douce que la remonter jusqu’au Cheylard en partant de la vallée du Rhône est un jeu d’enfant, que pratiquent les familles pour se lancer dans l’aventure vélocipédique !
Longer les méandres de l’Orne
Il fut un temps où la ligne Caen-Flers qui reliait les deux villes du Calvados et de l’Orne était une star chez les cheminots. Ce tronçon, qui chevauche deux départements, traverse en effet les paysages de la Suisse normande, un morceau de territoire au sud de Caen, au relief peu commun pour la Normandie, à l’extrémité du Massif armoricain. L’Orne s’y glisse entre les rochers et les reliefs boisés. Aujourd’hui, la Vélo Francette, une véloroute de 600 kilomètres entre Ouistreham (Calvados) et La Rochelle, emprunte cette ancienne voie de chemin de fer sur une quarantaine de kilomètres en suivant les méandres de la rivière, sans dénivelé, goudronnés et interdits aux véhicules. En passant sur le viaduc de Clécy, avec ses neuf arches de pierre, les cyclistes poseront pied à terre, suspendus à 30 mètres au-dessus de l’eau vive, pour contempler le panorama grandiose. A Clécy, châteaux et manoirs, galeries d’art et guinguettes : c’est la pause ! Pour rentrer, la ligne de bus 117 ouvre ses soutes aux vélocipèdes méritants.
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