Fashion week de Londres : comme un air d’hier

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Que raconter lorsqu’on veut que la mode résonne avec l’époque ? A Londres, cette saison, les créateurs choisissent de regarder en arrière, tentés de déterrer le passé pour y trouver de l’inspiration, comme l’ont montré les défilés mixtes de la fashion week londonienne, du 16 au 20 février, événement qui fête cette année son quarantième anniversaire. « Les plus jeunes glorifient la nostalgie, note le designer Jonathan Anderson en résumant le ton général. Tout à coup, Kate Bush ou Tracy Chapman redeviennent numéro un des ventes [la première à la faveur de la série Stranger Things ; la seconde grâce à une récente réapparition aux Grammy Awards]. Il est fascinant de voir comment, en reconfigurant des éléments familiers, ils nous semblent neufs à nouveau. L’idée de la nostalgie nous excite plus que jamais. » Britannicité d’antan réexplorée, souvenirs d’enfance idéalisés ou figures culturelles du XXe siècle convoquées : un air d’hier souffle sur les défilés.

Faire vibrer de nouveau Burberry, institution britannique qui connut des heures plus glorieuses : la mission de Daniel Lee, à hauts enjeux commerciaux, n’est pas mince. Pour son troisième défilé, l’Anglais fait du bouche-à-bouche aux icônes nationales des années 2000. Sur la voix d’Amy Winehouse en bande-son, des mannequins ressurgissent, telles Agyness Deyn, Lily Donaldson ou Edie Campbell, pour une collection aux couleurs de la campagne anglaise par temps maussade, bruns, verts, sable et gris. « La beauté et la difficulté de Burberry, c’est que la marque parle à des gens très différents, que j’ai essayé de réunir ici, expose Daniel Lee. Les explorateurs de la nature, la famille royale, les urbains qui la portent sur les terrains de foot ou dans les pubs… »

Aux premiers, les trenchs en laine, cuir ou coton enduit, les bottes à semelles en caoutchouc et les sacs week-end ; aux deuxièmes, les fichus sur la tête, les écharpes en tartan frangées et les kilts extra-longs ; aux derniers, les pantalons punk aux zips ouverts sur les genoux, les vestes sans manches en shearling, les petits blousons de crâneur, les pulls en V extra-plongeants et les vestes en fausse fourrure à fermoirs en forme de mors. Moins éparpillé que les saisons précédentes, le travail de Lee gagne en consistance avec des produits faciles et luxueux, bien coupés, bien pensés. S’il manque encore une tension plus électrisante, les archétypes qu’il explore lui permettent habilement de suggérer que l’élégance champêtre britannique ne se démode pas.

Peluches à la main

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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