Comment se différencier dans l’univers très concurrentiel de la maroquinerie haut de gamme face aux géants du luxe ? En créant des pièces artisanales numérotées qui échappent à la production de masse. Après une longue carrière dans les médias, notamment dans la publicité et l’édition digitale, Juliette Angeletti se lance dans une reconversion professionnelle et se forme à la maroquinerie, afin de maîtriser les gestes et techniques du métier. A l’issue d’un long processus, elle obtient le statut d’artisane d’art.
Le travail fait main a toujours passionné cette arrière-petite-fille du joaillier officiel du tsar Nicolas II. En 2019, elle fonde sa propre marque, Phi 1.618, en misant sur une fabrication française. « Le nom Phi 1.618 fait référence au nombre d’or, connu depuis l’Antiquité comme la proportion la plus élégante de la nature. Le sculpteur grec Phidias l’a matérialisé pour la première fois dans le Parthénon. Les cathédrales gothiques ont été bâties en suivant cette règle », explique-t-elle.
Chacune de ses créations – sacs, ceintures et accessoires – respecte cette proportion, ce qui « confère une certaine justesse et harmonie aux pièces ». L’artisane crée elle-même ses prototypes et s’autorise des innovations audacieuses : un sac de 2 millimètres d’épaisseur qui peut se déplier et se ranger à plat, des ceintures réversibles ou encore une pochette bombée, structurée comme une petite boîte rappelant la forme d’un coquillage.
Juliette Angeletti collabore avec un atelier en Touraine pour fabriquer ses pièces dans la tradition du savoir-faire sellier. Les cuirs utilisés sont des peaux entières, en cuir pleine fleur, provenant de stocks inutilisés de grandes maisons de luxe. L’une de ses créations les plus remarquées est un sac plissé à mémoire de forme, conçu à partir d’une seule pièce de cuir. Une prouesse artisanale qui nécessite le développement d’un moule spécifique en carton pour chaque pièce. Difficilement duplicable, donc.
phi1618.fr. 93, rue du bac, Paris 7e.
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