L’astilbe, vaporeuse et légère comme un plumeau

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Lui, il la dessinerait bien « avec plein de petits points » pour figurer sa présence vaporeuse, dense et transparente à la fois. Pascal Silvestri, fleuriste à Rousson, dans le Gard, pense que les impressionnistes « auraient su mettre en scène » l’astilbe, qu’ils auraient su saisir ses mouvements, son rouge, son rose, son mauve ou son blanc, sa façon de bouger sa grappe de fleurs, d’être là sans prendre toute la place. Ils auraient réussi à peindre son feuillage capable de basculer du vert au rouge, au brun. Peut-être même auraient-ils pu évoquer sa légère odeur sucrée.

Le fleuriste des Cévennes loue le caractère romantique de cette saxifragacée et la pique systématiquement dans les bouquets de mariées d’été. Pour la noce, elles partent de son atelier enveloppées du feuillage duveteux et gris perle des stachys, accompagnées d’un peu de gypsophile, de clématites, d’angéliques ou de roses anciennes. Hors cérémonies, elle apporte un peu de flou aux pétales éclatés des dahlias cactus ou aux alliums d’ornement. A leurs côtés, la vivace retrouve son âme de jardin.

Il arrive parfois à Pascal Silvestri de mettre en valeur ce « côté sauvage, en lui associant quelques branchages ». L’astilbe renoue alors avec ses racines, celles qui la font pousser en liberté dans les coins frais, à l’ombre des forêts, près des fougères ou des cheveux d’ange. « Sa forme en pointe permet aussi de marquer une direction », poursuit le fleuriste, qui déplore que, contrairement à la rose, l’astilbe, avec sa tête de plumeau, ne soit pas considérée comme un élément floral de grande valeur.

Un rien l’habille

« Elle est importante, car elle fait le lien entre les fleurs plus nobles qui l’approchent, va de l’une à l’autre comme un souffle. Et elle a une bonne tenue en vase. » Et puis, un rien l’habille, elle « n’exige pas de contenants précieux » pour exister. Au contraire. Pascal Silvestri la glisse dans des vases d’Anduze à l’ancienne, car cette rustique se plaît dans tout ce qui lui rappelle les jardins. Et le fleuriste d’énumérer les terres cuites, les brocs chinés, les vieux arrosoirs, les pots de jardin remisés, les vases Chambord ou Médicis, les fontes oxydées, les zincs verdis, « les tons rompus et rabattus, peu lumineux ». Que l’astilbe vient bercer en douceur.

Zone de prédilection Les zones humides, ombragées.

Floraison De juin à septembre.

Entretien La tailler au ras du sol en fin de saison.

Aime Les sols riches et la terre de bruyère.

N’aime pas Qu’on oublie de l’arroser l’été.

Source du contenu: www.lemonde.fr

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