Les bijoux en étendard de l’Ukrainienne Svitlana Bevza

Lorsque Svitlana Bevza a lancé des bijoux en forme d’épi, en 2018, elle faisait référence à sa dimension symbolique de vie. « Dans notre pays, l’un des plus gros exportateurs mondiaux de blé, l’épi a toujours renvoyé aux vertus fertiles de la terre, rappelle l’Ukrainienne. Parce qu’il est fréquent d’apporter du pain lors d’un repas, d’un mariage ou de funérailles, je m’en suis naturellement inspirée. » Sans imaginer que le déclenchement de la guerre, en février 2022, ferait de ses colliers et boucles des emblèmes identitaires et qu’ils deviendraient les pièces les plus convoitées de sa marque de mode minimale, Bevza, fondée à Kiev en 2006.

Depuis l’invasion russe, la quadragénaire a déménagé à Londres et repensé la fabrication de ses bijoux, restée en Ukraine. « La plupart des polisseurs ont été enrôlés dans l’armée. Nos trois fabricants ont donc dû embaucher des femmes à la hâte. L’or et l’argent, eux, sont désormais considérés comme des métaux stratégiques et interdits d’exportation, ce qui nous pousse à nous recentrer sur du laiton plaqué », parfois verni en noir ou incrusté de cristaux. Devenu signe de fierté nationale, acheté autant en Ukraine qu’à l’étranger, l’épi de blé est désormais décliné en fermoirs de sac et boucles de ceinture.