Déjà, sur le télésiège, elle a le vertige. Pour divertir sa phobie d’impulsion qui lui murmure de se jeter dans les cailloux noirs et les branches de pin pour en finir avec cette mascarade, elle s’accroche avec ardeur aux poils de barbe et au monologue du moniteur, assis à côté d’elle, à propos de son chat sibérien. Pour éviter de regarder en bas, elle est quasi de profil, ses genoux touchant amplement ses jambes.
A l’arrivée, elle est à deux doigts de quitter le groupe de randonneurs et de redescendre. Mais elle a un rendez-vous à honorer ; l’igloo numéro seize du village nordique de Williwaw. Quelque chose l’attend là-bas. Un nouvel indice, le dernier, avant d’arriver jusqu’à lui, enfin. Ses raquettes bleues sous le bras, elle finit par sauter dans la neige, manquant de se viander.
Après un brief rassurant sur le degré de facilité de la traversée du plateau et la meilleure façon de chausser une raquette, « tu tapes au bout, comme si tu faisais un trou dans la neige », voilà le petit groupe parti au cœur du paysage couvert de blanc. Tête baissée, concentrée sur chacun de ses pas, elle se demande si elle n’est pas un peu cinglée quand même.
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