L’étagère à fruits est-elle tombée de l’arbre ?

Il y a, bien sûr, la classique corbeille à fruits en osier, que l’on pose sur un buffet, dans laquelle les pommes et les poires végètent gentiment les unes sur les autres tout en dégageant de l’éthylène, ce gaz qui les fait mûrir, mais aussi pourrir à petit feu… Suspendue au mur de la cuisine ou dehors, dans l’embrasure d’une fenêtre, par exemple, l’Arbre d’hiver, une clayette ronde entourée d’un feuillard (bande de bois souple qui sert à cercler les tonneaux de vin) permet de poser les fruits de saison (ou les légumes) sur chacune de ses étagères à trous. Elle leur ­permet ainsi de respirer de tous les côtés, et donc de se conserver plus longtemps, naturellement.

Cette clayette imaginée par le designer Godefroy de Virieu, comme tous les bacs à plantes en toile perméable et respirante de sa marque, Bacsac, repose donc sur une idée simple : pour que les plantes à pot ou les fruits du marché durent, il faut recréer leurs conditions de vie dans la nature. Pour les unes, ce sera la pleine terre meuble et aérée dans un contenant souple, et pour les autres, la branche de l’arbre, avec cette étagère à fruits minimaliste et aérienne qui réduit au minimum le contact avec le support pour éviter qu’ils ne s’abîment. Mais l’essentiel est peut-être ailleurs…

Car ce bel objet au charme brut, fabriqué artisanalement en bois de châtaignier dans les Cévennes par l’Atelier Chatersèn, est aussi une bucolique nature morte. Ou un verger d’intérieur. Et surtout un tableau vivant. Quel que soit l’endroit de la maison où l’on décide de l’accrocher, c’est le spectacle des fruits en train de mûrir, de changer de couleur au fil des jours, et en temps réel, que l’on pourra contempler. Celui de la nature à l’œuvre.