Sa prise de conscience de l’urgence d’une parfumerie à la fois propre et créative a pour origine une question simple de son fils, 4 ans à l’époque : « Maman, qu’est-ce qu’il y a dans le parfum ? » De son expérience chez Rochas, Balmain et Maison Francis Kurkdjian, Tiphaine Cogez Cousseau a tiré une solide culture du marché, une capacité à imaginer un storytelling, mais certainement pas une connaissance suffisante de l’ingrédient et de son traitement pour remettre en question les usages de l’industrie.
« Avant même de savoir que je voulais créer ma propre marque, je me suis penchée sur la composition des parfums, des huiles essentielles et sur les vertus de la chimie verte », explique-t-elle. L’idée majeure de Brume Orpin – orpin, comme cette petite fleur alpine qu’elle aimait cueillir, enfant, dans le jardin de sa grand-mère – est d’aller au-delà du discours habituel sur la pureté et les réglementations en vigueur. Le fait est que tous les ingrédients, y compris les essences naturelles, ne sont pas biodégradables, c’est-à-dire capables de se décomposer naturellement et rapidement sans laisser de substances dangereuses ou polluantes.
La quadragénaire n’a alors de cesse de sonder chimistes, responsables des achats et parfumeurs. Sans jamais se présenter comme une militante acharnée, elle compose dans son coin une palette de matières premières 100 % biodégradables et sourcées en Europe ou autour du bassin méditerranéen. « Quel message, en effet, peut porter un parfum construit sur des ingrédients qui ont parcouru 10 000 kilomètres pour être transformés et mélangés ? »
C’est à partir de cette sélection stricte d’éléments totalement propres qu’elle confie le soin à la parfumeuse Leslie Gauthier, du laboratoire de création Symrise, d’imaginer cinq fragrances originales, éthiques et durables qui en plus ont de la tenue et du sillage. Sa fierté : que ses deux enfants puissent porter n’importe laquelle de ces compositions à l’innocuité avérée.
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