Européennes : le Rassemblement national confirme sa confortable avance sur le camp présidentiel

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Le patron du RN, Jordan Bardella, fait la course en tête.
THOMAS SAMSON / AFP

SONDAGE EXCLUSIF – Malgré un léger tassement, Jordan Bardella distance de dix points la majorité avec 28 à 29% des intentions de vote, selon notre dernier sondage Ifop-Fiducial. Si le RN n’a pas profité de la crise agricole, la macronie ne peut pas compter sur un «effet Attal».

Ni la crise agricole, ni le nouveau gouvernement ne semblent avoir rebattu les cartes. À quatre mois des élections européennes, qui auront lieu en juin prochain, Jordan Bardella maintient son avance sur le camp présidentiel, comme le révèle notre dernier sondage Ifop-Fiducial pour Le Figaro, LCI et Sud Radio. La liste du Rassemblement national (RN) caracolerait toujours en tête, entre 28 à 29% des intentions de vote, distançant de 10 points son adversaire macroniste. «Il y a néanmoins un léger tassement de la liste RN, ce qui montre qu’il n’y a pas eu d’effet de la crise agricole» en faveur du parti lepéniste, analyse Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop. Il n’empêche, Jordan Bardella reste loin devant dans les communes rurales, où il s’envolerait à 36% des intentions de vote, soit le double de Renaissance et ses alliés.

Pas d’«effet Attal» non plus pour le parti présidentiel qui se maintiendrait entre 18 et 19%. Et ce, quelle que ce soit la tête de liste choisie parmi les nouveaux noms qui circulent : Julien Denormandie, ex-ministre de l’Agriculture, Clément Beaune, ex-ministre des Transports et Valérie Hayer, nouvelle présidente du groupe Renew au Parlement européen. «Aucune candidature évoquée ne fait la différence. La dimension de l’étiquette de la majorité présidentielle est pour l’instant supérieure à l’incarnation», commente Frédéric Dabi, alors que Renaissance et ses alliés n’ont toujours pas désigné leur chef de file. Certains dans la majorité plaident d’ailleurs pour passer à la vitesse supérieure. «Il y a urgence à prendre la campagne européenne au sérieux. (…) Si on ne le fait pas, notre résultat sera la moitié de celui du Rassemblement national», a ainsi pressé l’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin, sur le plateau du «Grand Jury RTL-Le Figaro-M6-Paris Première».

«Un rééquilibrage du leadership à gauche»

Loin derrière, la lutte se poursuit entre Les Républicains (LR) et Reconquête, sous les 10%. À droite, François-Xavier Bellamy retrouverait un socle de 7 à 7,5% des intentions de vote, soit un peu moins que son score de 2019 (8,48%). Le député européen parviendrait néanmoins à devancer d’une courte tête le parti d’Éric Zemmour, emmené par Marion Maréchal (6 à 6,5%), qui lorgne avec insistance l’électorat de LR. La marche est encore haute, puisque la nièce de Marine Le Pen séduirait à peine 2% des sympathisants LR.

À gauche, Raphaël Glucksmann tire timidement son épingle du jeu et franchirait pour la première fois la barre des 10%, sauf en cas d’une candidature de Clément Beaune pour la majorité présidentielle. «Il a une capacité à faire revenir des électeurs qui sont partis chez Emmanuel Macron», indique Frédéric Dabi, alors que 10% des électeurs du chef de l’État choisiraient le bulletin socialiste. Derrière, les Verts peinent à renouer avec l’exploit de 2019, où la candidature de Yannick Jadot avait recueilli 13,5% des voix, loin devant les autres forces de gauche. Après un début de campagne poussif, la tête de liste écologiste, Marie Toussaint, plafonnerait entre 8 et 8,5%. L’eurodéputée est talonnée par la liste de La France insoumise (LFI), emmenée par Manon Aubry, qui engrangerait seulement 7 et 8% des intentions de vote. «LFI ne domine plus largement comme ce fut le cas lors de l’élection présidentielle. Le scrutin pourrait marquer un rééquilibrage du leadership à gauche», détaille Frédéric Dabi.


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Source du contenu: www.lefigaro.fr

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