France: le congrès du MoDem, une occasion pour la majorité d’aborder tous les sujets

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Samedi, à Blois, le Mouvement démocrate français a reconduit son dirigeant François Bayrou à sa tête. Puis la tête de liste pour les élections européenne de Renaissance, le parti d’Emmanuel Macron, s’est invitée au congrès des alliés MoDem du président, ce dimanche 24 mars. La veille, le Premier ministre avait fait le déplacement, et ce jour, la présidente de l’Assemblée nationale, et le chef de la diplomatie française étaient présents. Mme Braun-Pivet a plaidé en faveur de la proportionnelle.

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Avec notre envoyé spécial à Blois, Raphaël Delvolve

Dans le Loir-et-Cher, samedi, la prise de parole de Gabriel Attal au congrès du MoDem était scrutée de près, car François Bayrou, réélu à la tête de son parti, avait refusé avec fracas d’entrer dans son équipe il y a plusieurs mois.

Le chef du gouvernement, soucieux de resserrer les rangs avant les européennes du mois de juin, s’est employé à cajoler le parti « orange », allié historique d’Emmanuel Macron. « Pour le Premier ministre que je suis, a-t-il dit, retrouver le MoDem, ses militants, ses élus, ce n’est pas aller intervenir en périphérie de la majorité, c’est se plonger au cœur de la majorité présidentielle. Vous êtes le cœur de la majorité présidentielle. »

Cette majorité présidentielle, elle a un cap, elle a des valeurs et elle a une ligne directrice. Et ce cap, ces valeurs, cette ligne directrice, doivent beaucoup à l’engagement constant et historique du MoDem. Notre ligne directrice, c’est bien celle du dépassement politique, de la capacité à échanger avec des personnalités politiques issues de la société civile. Pas forcément d’accord sur tout, mais en tout cas d’accord sur la nécessité d’agir au service du pays et de l’intérêt général.

Le danger d’une victoire RN

Après cette prise de parole réconfortante, c’est la tête de liste Renaissance, le parti présidentiel précisément, qui s’est invitée au congrès du partenaire MoDem. Distancée dans les sondages par le Rassemblement national, Valérie Hayer estime que les élections du 9 juin seront les plus « importantes de l’Histoire ».

Dans son discours, elle a mis en garde contre le danger d’une victoire des populistes, le tout sans jamais nommer le RN, Jordan Bardella ou encore Marine Le Pen. « Je vais être très claire, ce serait la meilleure manière d’enclencher la chute de notre continent, estime Mme Hayer. Ce serait la meilleure manière de convaincre Poutine de poursuivre son agression et son entreprise de destruction. L’Europe doit être forte, ne jamais rien céder à ses patriotes de papier. L’amicale populiste poursuivra partout où elle le pourra, partout où nous la laisserons faire son entreprise liberticide. »

Voulons-nous d’une Europe où les zones interdites aux LGBTI se multiplient ? Voulons-nous d’une Europe à la Viktor Orban, où les femmes sont forcées d’écouter le cœur de leur fœtus ? Voulons-nous d’une Europe à la Elon Musk, où les réseaux sociaux deviennent des déversoirs de haine ? Non, ça n’est pas notre projet ! Ce ne sera jamais notre projet ! Notre projet, c’est l’Europe des libertés qui intègre le droit à l’IVG dans la Charte européenne des droits fondamentaux. Notre projet, c’est l’Europe qui protège et qui inspire. C’est notre projet de société qui se joue aussi le 9 juin.

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Le retour de la proportionnelle

Et enfin, retour en surface pour la promesse de 2017 d’Emmanuel Macron d’introduire une dose de proportionnelle aux élections législatives, avec Yaël Braun-Pivet. Devant le MoDem, où la proportionnelle est défendue depuis longtemps, la présidente de l’Assemblée nationale, qui propose l’élection de 26% des députés avec ce mode de scrutin, était devant le bon auditoire.

Faire élire un quart des 577 députés à la proportionnelle, un gage de représentativité pour les Français, dit la présidente d’une chambre élue au scrutin majoritaire, mais où les extrêmes, autrefois bloqués, sont désormais en nombre. « Nous sommes durablement rentrés dans une nouvelle ère, considère Mme Braun-Pivet, dans laquelle le fait majoritaire deviendra l’exception, et plus la règle. J’ai la certitude que cette juste représentation est l’un des meilleurs moyens de ramener nos compatriotes vers les urnes. »

Le leader du MoDem, François Bayrou, dit « oui », mais pour tout l’hémicycle, précisément en raison du danger extrémiste. « C’est un garde-fou impossible à détruire contre les extrêmes. Si vous avez une menace d’un extrême ou de l’autre, à ce moment-là, les autres ont le devoir de se mettre ensemble pour faire barrage », analyse M. Bayrou.

Dans l’assistance à Blois, Stéphane Séjourné, le patron du parti présidentiel Renaissance, par ailleurs ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, ne commente pas. Les députés de la majorité vont évoquer mardi prochain la question de la proportionnelle. Leur chef de groupe, Sylvain Maillard, s’y oppose. Pour lui, cela force les élus à rester au parti pour une place sur la liste, plutôt que sur le terrain.

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Source du contenu: www.rfi.fr

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