J-7 avant l’ouverture du Salon de l’agriculture de Paris, le rendez-vous traditionnel du président de la République avec les professionnels du secteur. D’ici là, l’exécutif est bien décidé à tout faire pour calmer la colère des agriculteurs et éviter un mauvais accueil à Emmanuel Macron le 24 février.
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C’est une semaine décisive qui débute et à entendre un membre du gouvernement, « tout le monde met la démultipliée », à commencer par le Premier ministre qui selon lui « ne veut pas se rater » dans la gestion de la crise des agriculteurs. Gabriel Attal dépense « beaucoup d’énergie » pour les rassurer, il les a rencontrés à Matignon. Il est allé plusieurs fois sur le terrain – encore jeudi dernier dans la Marne – et il a même demandé à son ministre de l’Intérieur de passer une consigne aux préfets « pour qu’ils se rendent au contact des agriculteurs durant tout le week-end ».
Les préfets, missi dominici du gouvernement, doivent « poursuivre le dialogue » et « accélérer » la mise en œuvre des solutions car les agriculteurs attendent du concret, explique Valérie Gas, du service politique de RFI. Le ministre de l’Agriculture est sur le pont 100% de son temps et Emmanuel Macron met aussi la main à la pâte puisqu’il s’est rendu en toute discrétion dans une exploitation du Doubs.
Les difficultés liées à la sècheresse
Sur le terrain, le changement climatique est l’une des causes des difficultés des paysans, en particulier dans le sud du pays. Dans le département des Pyrénées-Orientales, la sécheresse qui s’éternise met en danger les vignes, explique Claude Demonte, viticulteur à Argelès-sur-Mer depuis 24 ans, au micro d’Igor Strauss.
« C’est vraiment en 2023 qu’on a vu la sécheresse sur les pieds de vignes qui n’ont pas poussé. Il devrait y avoir une montée de sève et là, il n’y a absolument rien. Donc est-ce qu’elles vont repartir ? Est-ce qu’elles sont mortes ? Est-ce qu’elles sont vivantes ? Et même si les vignes sont robustes, si les racines vont en profondeur, le problème de notre département, c’est que la sécheresse est en profondeur, elle n’est pas qu’en surface, donc c’est ce qui est inquiétant pour nous. Alors sur la production pour 2023, nous sommes sur 30% de moins par rapport à 2022 qui est déjà une année difficile. »
Pour 2024, le viticulteur craint qu’il n’y ait pas du tout de récolte. « Il y a déjà eu des dépôts de bilan dans certains secteurs, des vignerons qui ont déjà abandonné au bout d’un an, et j’ai peur qu’il y en ait beaucoup plus en 2024 », conclut Claude Demonte.
Le président de la République a reçu et va encore recevoir la semaine prochaine à l’Élysée les représentants des organisations syndicales du secteur. Les agriculteurs, c’est au moins jusqu’au Salon de l’agriculture, le dossier prioritaire du gouvernement.
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