Condamné début 2023 pour blanchiment de fraude fiscale, l’ancien maire cherche à peser sur les élections municipales de 2026 pour essayer de faire battre Agnès Pottier-Dumas.
La date anniversaire approche. Ce mercredi 6 mars, cela fera quatre ans jour pour jour que Patrick Balkany n’est plus maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). Une éternité, pour celui qui a dirigé la ville durant près de 33 ans, et qui recommence d’ailleurs à y faire parler de lui. Plutôt discret depuis sa sortie de prison en août 2022, l’intéressé a récemment fait une apparition remarquée dans un clip musical du chanteur Arno Santamaria. Un clin d’œil qu’il a accepté de commenter dans Le Parisien , profitant au passage de cette rare prise de parole pour évoquer la façon dont il compte désormais occuper son temps libre.
S’il confie s’exiler chaque nuit «à la campagne» pour y dormir «cinq heures, pas plus», l’ancien élu affirme surtout qu’il «prépare les prochaines élections municipales» de 2026. «Je monte une liste pour virer ceux qui sont là», assure-t-il, sans toutefois envisager de se porter lui-même candidat dans son fief. «Rassurez-vous, j’ai 75 ans, je ne vais pas refaire une carrière politique, j’ai été condamné à dix ans d’inéligibilité», souligne-t-il, en allusion à la peine dont il a écopé le 9 janvier 2023 pour blanchiment de fraude fiscale. Plutôt que pour se placer, s’il revient dans le jeu politique, c’est donc en fait surtout pour chasser l’actuelle maire Agnès Pottier-Dumas, qui a été sa collaboratrice parlementaire puis sa directrice de cabinet, avant que leur relation ne vire à l’aigre.
Un nouveau feuilleton dont Levallois-Perret a le secret
Amer, l’ancien baron local affirme que celle qui l’a remplacé «ne sort jamais de son bureau» de l’Hôtel de ville. «Pour être maire il faut trois qualités : aimer les gens, aimer les gens, aimer les gens. Trois qualités qu’elle n’a pas», cingle-t-il. Pour tenter de la faire battre, il entend œuvrer «avec Klaudia Lafont», son ancienne adjointe aux affaires sociales. «Nous pensons qu’une candidature de Klaudia Lafont (actuelle adjointe au maire, ndlr) peut fonctionner car c’est une femme de terrain, très appréciée», l’encensait déjà le couple Balkany, en 2020, en tentant de profiter de l’allongement de l’entre-deux-tours lié au Covid-19 pour tenter d’imposer sa candidature.
Pas plus intimidée aujourd’hui qu’hier, Agnès Pottier-Dumas prévient qu’elle compte bien défier son ancien patron et ex-mentor, comme elle l’avait déjà fait au précédent scrutin. Dans Le Parisien , la maire certifie qu’elle n’est pas «très inquiète de son poids politique». «Si je suis cynique, je la souhaiterais même cette liste (menée par Klaudia Lafont et soutenue par Patrick Balkany) car elle me serait utile. Ça éparpillerait les voix opposées à moi», poursuit-elle. Confirmant ainsi que tous les ingrédients sont réunis pour un nouveau feuilleton politique dont Levallois-Perret a le secret.
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