Les dessous de l’infox, la chronique – Non, la dissolution n’ouvre pas la voie à un troisième mandat d’Emmanuel Macron

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En France, les réactions ont été très nombreuses dès l’annonce des résultats Dimanche dernier et une série de posts est apparue laissant penser que la dissolution de l’assemblée nationale annoncée par le président, allait conduire à une démission du chef de l’Etat.  Selon ces contributeurs, il s’agirait d’une manipulation permettant à Emmanuel Macron de briguer un troisième mandat.  Le président  le dément et  les constitutionalistes écartent cette possibilité.

Dès dimanche, l’effet de surprise généré par l’annonce de la dissolution de l’assemblée  nationale a provoqué des réactions d’incompréhensions. Pour certains, derrière cette décision  se cache une manœuvre politique : en cas de victoire de l’extrême droite en Juillet,  Emmanuel Macron quitterait ses fonctions, pour mieux revenir en 2027. Un scénario relayé  par la sphère dite  antisystème  voire complotiste…

Ce compte attribué à l’ancien opérateur d’affaire Jérôme Kerviel condamné pour abus de confiance, laisse penser à tort qu’Emmanuel Macron prépare un troisième mandat.


Constitutionnalité

Ce scénario ne tient pas, selon,Jean Phillipe Derosier, Professeur agrégé des facultés de Droit de l’Université de Lille . Selon lui : « C’est totalement farfelu. La Constitution est extrêmement claire. Elle n’interdit pas à Emmanuel Macron de faire un troisième mandat, mais pas à la suite des deux premiers. Si l’interruption prématurée du mandat pouvait permettre d’en briguer un nouveau, il suffirait à Emmanuel Macron, autour du mois de février mars 2027, de démissionner et dire voilà, je me représente, ça n’a aucun sens.L’article 6 de notre Constitution dispose en effet que nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs. Et donc Emmanuel Macron est actuellement en train d’exercer son deuxième mandat. Il a été réélu en avril 2022. Le mandat lui a été confié. C’est bien le deuxième. Peu importe à quel moment est ce qu’il s’interrompt une fois qu’il a terminé son deuxième mandat, il ne peut pas en briguer immédiatement un troisième. Il faut qu’un autre président de la République soit d’abord élu et ensuite, s’il le souhaite, il pourra à nouveau être candidat »  . Emmanuel Macron pourrait donc être candidat en 2032  mais pas en 2027.

 


Sur X, l’annonce de la dissolution de l’assemblée par le Président a suscité beaucoup d’interrogations. © capture d’écran X

 

Ce post affirme qu'Emmanuel Macron pourra briguer un troisième mandat, alors que la constitution n'autorise que deux mandats consécutifs
Ce post affirme qu’Emmanuel Macron pourra briguer un troisième mandat, alors que la constitution n’autorise que deux mandats consécutifs © capture d’écran X

Pas de troisième mandat

Toutefois  dès qu’on  parle de troisième mandat cela alimente une vague  de commentaires sur les réseaux de la part d’internautes qui soupçonnent  Emmanuel Macron de vouloir se  maintenir au pouvoir à l’instar de ce qui se fait en Afrique en Russie ou en Chine.

Certains comptes se sont très vite emparé de la nouvelle de la dissolution pour laisser penser qu'Emmanuel Macron souhaite rester au pouvoir.
Certains comptes se sont très vite emparé de la nouvelle de la dissolution pour laisser penser qu’Emmanuel Macron souhaite rester au pouvoir. © capture d’écran X

Il convient  cependant de souligner qu’en France  il n’a jamais été question de troisième mandat  dans toute l’histoire de la cinquième république  comme le souligne Jean Phillippe Derosier: « En réalité, en France, les présidents de la République qui ont réussi à être réélus une première fois sont peu nombreux au regard de tous ceux qui ont essayé. Et nul n’a pu être élu une troisième fois avant même que cette interdiction n’existe. Là où dans d’autres régimes, c’est quelque chose de beaucoup plus courant et on peut anticiper cette volonté de certains autocrates de vouloir la contourner coûte que coûte. Ce n’est pas le cas de la France. Je ne le pense pas.  Sans doute peut on lui reprocher beaucoup de choses, à Emmanuel Macron,  y compris de tordre les règles constitutionnelles, mais la Constitution reste plus forte que lui. Briguer un troisième mandat, est contraire à la Constitution ». Évidemment il y a toujours la possibilité de réviser la Constitution, pour supprimer la limitation des mandats, mais il faudrait obtenir l’accord des deux Assemblées avant une ratification  par le Congrès, des conditions difficiles à réunir compte tenu des forces politiques en présence…  


Source du contenu: www.rfi.fr

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