Malgré le souhait du président Macron de ne pas voir d’élus Rassemblement national mercredi à la cérémonie de Panthéonisation de Missak Manouchian, résistant communiste ayant combattu les nazis pendant l’occupation, Marine Le Pen sera bien présente en tant que cheffe des députés RN, selon son entourage.
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Marine Le Pen, invitée en qualité de présidente des députés du Rassemblement national (RN), participera mercredi à la cérémonie de transfert au Panthéon à Paris des cendres de Missak Manouchian, résistant communiste d’origine arménienne fusillé par l’occupant nazi avec son groupe de combattants étrangers.
Une provocation, un geste d’indécence. La venue de Marine Le Pen est incompréhensible pour des élus du PCF. « Elle devrait comprendre d’elle-même qu’elle n’a pas sa place à un hommage à Missak Manouchian, qui a été un apatride, mort pour la France. Et elle, en l’occurrence, elle est la représentante d’un parti politique qui est l’héritier de la collaboration », souligne le sénateur Ian Brossat au micro de Raphaël Delvolvé.
Les origines du RN, anciennement Front national, il est vrai fondé par Jean-Marie Le Pen, d’anciens collaborateurs et un ex-Waffen SS. Un argument de mauvaise foi pour le député Rassemblement nationale. « Un certain nombre de héros de la Résistance ont été au Front national d’hier, défend le porte-parole du RN Laurent Jacobelli. Et à un moment où le peuple doit être uni, Marine Le Pen, sensible à cette unité, représentera les Français qui lui font confiance.
Respect des usages institutionnels
Le chef de l’État français avait dimanche, dans le journal communiste L’Humanité, estimé que l’absence du RN à la cérémonie s’imposait « compte tenu de la nature du combat de Manouchian ». Marine Le Pen avait dénoncé, via son entourage, les « propos outrageants » d’Emmanuel Macron. Le président du RN, Jordan Bardella, avait estimé que « le président de la République n’a pas à trier qui sont selon lui les bons et les mauvais élus de la République française ».
S’afficher dans les cérémonies officielles fait partie de la stratégie de normalisation du RN depuis plusieurs années. S’il place le parti hors de l’arc républicain. Emmanuel Macron reconnaissait dimanche dans le journal communiste l’Humanité qu’on ne pouvait faire abstraction des 88 députés RN.
Sorte de fatalité, également partagée par le président du comité pour l’entrée au Panthéon de Manouchian. Les membres du comité de soutien à son entrée au Panthéon, nécropole laïque des « Grands Hommes » français, jugent la présence de Marine Le Pen à la cérémonie « insupportable » même s’ils respecteront les usages « institutionnels ». Pour Jean-Pierre Sakoun, la venue de Marine Le Pen n’est pas « le plus grand des plaisirs », mais il dit respecter les « institutions ».
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