Politique, le choix de la semaine – Législatives: le grand défi électoral du Nouveau Front populaire

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Accouché dans l’urgence et non sans douleur à l’issue de la dissolution de l’Assemblée nationale, le Nouveau Front populaire garde l’espoir de remporter les élections législatives. Mais le défi et les incertitudes sont immenses pour la grande alliance allant des sociaux-démocrates de Place publique, jusqu’aux trotskystes du NPA, en passant par les socialistes, communistes, écologistes et insoumis.

Le premier challenge pour le NFP sera de résister à la poussée du Rassemblement national. « Pas gagné », reconnaît-on dans les rangs de l’alliance. En effet, si les candidatures uniques vont permettre de sanctuariser un certain nombre de circonscriptions, en Occitanie, en Auvergne Rhône Alpes, dans l’Ouest, de nombreux députés sortants vont être sous pression. Exemple en Normandie, où plusieurs circonscriptions pourtant historiquement marquées à gauche ont vu le RN dépasser les 40% des voix aux élections européennes. Le péril est grand également dans les Hauts-de-France où les sièges du patron des communistes, Fabien Roussel, ou de la figure des insoumis, François Ruffin, pourraient trembler sur leurs bases. Pour l’historien de la gauche Mathieu Fulla, le problème est que le NFP et la Nupes avant lui, « n’ont pas su renouer avec les classes populaires au sens large ». « Seule la France insoumise a su s’implanter et se renforcer dans les banlieues et les quartiers populaires des grandes villes ». Mais dans les zones rurales et périphériques, c’est l’extrême droite qui prospère. Autre problème, l’abstention. Si un sursaut de participation est attendu les 30 juin et 7 juillet, il est loin d’être certain que cela bénéficie à l’union de la gauche, beaucoup d’abstentionnistes étant notamment rebutés par les Insoumis et les divisions à gauche.

La question du report de voix

La répartition des circonscriptions a en effet évolué par rapport à l’accord Nupes. Le Parti socialiste récupère 100 circonscriptions supplémentaires, pour la plupart lâchées par La France insoumise. L’argument massue des socialistes est que le PS est davantage en mesure de rassembler au-delà de la gauche grâce à son profil plus modéré et son ancrage local en cas de second tour face au Rassemblement national. Le mouvement d’Olivier Faure a donc récupéré des zones entières à reconquérir comme le Pas-de-Calais, ou la Seine-Maritime, en visant les circonscriptions détenues par le camp présidentiel. Mais il faudra absolument éviter des triangulaires. Or, le regain de participation devrait entraîner une multiplication de ces matchs à trois au second tour. La France insoumise a aussi pris le risque d’investir massivement des candidats en Bretagne, terre de la gauche modérée. Le RN y étant globalement faible, le jeu en vaut la chandelle estime la direction insoumise. Un sénateur socialiste affiche toutefois son pessimisme : « dans mon département, l’ensemble des circonscriptions vont basculer en faveur du RN », explique-t-il, « l’enjeu principal ce sera en fait d’empêcher l’extrême droite d’avoir la majorité absolue au niveau national. »

Source du contenu: www.rfi.fr

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