Il n’aura tenu que huit mois à Matignon, le désormais ex-Premier ministre français Gabriel Attal, le plus jeune de la Vème République, a su se faire un nom. C’est donc un homme pressé. Mais avec cette dissolution, Gabriel Attal s’est-il émancipé ?
Depuis le 9 juin dernier, date de la dissolution, l’ancien Premier ministre est un électron libre. En janvier dernier, lorsqu’il a succédé à Élisabeth Borne au poste de chef du gouvernement, il était celui que l’on n’attendait pas pour le poste. Le président avait choisi dans ses rangs un pur produit du macronisme qui ne ratait pas une occasion d’afficher sa loyauté. Et c’est désormais en affranchi qu’il a quitté la rue de Varenne. Lors de la passation de pouvoirs avec son successeur Michel Barnier, Gabriel Attal a bien insisté pour dire que huit mois, c’était trop court et ne cachait pas sa frustration tout en avertissant que « la liberté l’animera à l’avenir ».
Grand brûlé de la dissolution
Réélu député des Hauts-de-Seine après s’être investi lourdement dans la campagne pour les législatives anticipées comme chef de la majorité, il est désormais président du groupe Ensemble pour la République, le deuxième à l’Assemblée. Il vise également la présidence du parti Renaissance. Mais il n’est pas seul à vouloir en prendre la tête, ses rivaux s’appellent Élisabeth Borne et Gérald Darmanin. La réponse sera apportée au Congrès du parti prévu en octobre ou novembre. En attendant, il est sur le terrain, il enchaîne les rentrées des instances locales de Renaissance et place ses billes en rencontrant des députés.
Des inimitiés au sein de son propre camp
Affranchi de la tutelle présidentielle, Gabriel Attal veut désormais tracer sa route, mais sans s’absoudre de l’héritage. Son élection à la tête des députés a laissé des traces, certains lui reprochent d’avoir été « brutal », alors que ses soutiens répliquent qu’il n’a fait qu’utiliser son excellente côte interne.
Sa prédécesseure Élisabeth Borne a fait savoir qu’il n’était pas d’usage d’être président de groupe en même temps que l’on dirige le parti.
Gabriel Attal se prépare surtout à une confrontation avec son principal rival, Gérald Darmanin. Le député du Nord prépare sa rentrée politique dans son fief de Tourcoing et il est déjà prêt à se lancer dans la course pour la présidentielle de 2027. Lui qui n’a jamais vraiment digéré de voir Matignon lui échapper au profit de Gabriel Attal, les rôles sont désormais inversés avec un ancien Premier ministre émancipé de la tutelle présidentielle. Cela quand Gérald Darmanin joue la fidélité totale à l’Élysée.
Ce qui est sûr, c’est que Gabriel Attal a une réputation de fonceur et qu’il vient d’affirmer au travers d’une grande interview à nos confrères du Point qu’il « avait une histoire à écrire avec les français ».
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