Politique, le choix de la semaine – Menace de censure: Michel Barnier passera t-il les fêtes à Matignon?

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Autrefois hypothétique, la probabilité d’une censure du gouvernement Barnier à l’occasion de la probable adoption du budget par 49.3 est de plus en plus élevée. Marine Le Pen, en position de force, a fait brutalement monter la tension cette semaine.

Avec son contingent de 125 députés, la leader RN n’a qu’un mot à dire et la motion de censure, promise et confirmée par la gauche, passe. Et le gouvernement trépasse.

Invitée sur la radio RTL mercredi matin, Marine Le Pen a défini une ligne rouge pour le projet de loi de finances : « Le pouvoir d’achat des français ne doit pas être amputée ». La formule est imprécise et agrémentée de quelques références comme la fameuse taxe sur l’électricité que le gouvernement envisage de réhausser pour assainir les comptes publics (le retour à un déficit de 5% du PIB en 2025). 

La menace est prise aux sérieux

Les oreilles sont grandes ouvertes au sein de l’exécutif.Le président Macron, pourtant en déplacement en Amérique du Sud, dit avec prudence vouloir « la stabilité » quand Michel Barnier, devant les maires de France réunis à Paris, assure que les français souhaitent de la « sérénité ». Un contre-feu traduisant une forme de vigilance.

Marine Le Pen a au moins deux raisons de censurer : embourbée sur le champ judiciaire puisque menacée d’une peine d’inéligibilité pour la présidentielle 2027, elle a besoin de revenir dans le jeu politique. Elle doit aussi composer avec des enquêtes d’opinion indiquant qu’une majorité des électeurs RN veulent la censure du gouvernement.

Barnier obligé de donner des gages ? 

S’il est facile de menacer, joindre la parole aux actes au moment fatidique s’avère souvent beaucoup plus difficile. Marine Le Pen s’impose elle-même ce dilemme. Le budget Barnier est-il suffisamment inacceptable pour provoquer une crise de régime doublée d’une crise financière ? Difficile de trancher, surtout depuis que le parti cherche à se « notabiliser ». 

Michel Barnier lui aussi à une marge de manœuvre limitée en réalité. Il le sait, il n’a derrière lui qu’un semblant de coalition. Ce budget montre au plus que parfait l’absence totale de cohésion. La récente sortie du ministre de l’Économie, le macroniste Antoine Armand, critiquant son propre budget (car trop d’impôts) en fait foi. Pour le Premier ministre, céder aux exigences du RN peut ajouter de la tension à la tension. 

La lumière pourrait venir d’un tour de passe-passe. Sans accorder de concession à Le Pen sur le budget, il pourrait éviter une censure de Noël en promettant de mettre à l’ordre du jour des textes de loi exigé par le Rassemblement national. Après le narcotrafic et l’immigration, la proportionnelle aux législatives pourrait refaire surface.

Source du contenu: www.rfi.fr

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