Emmanuel Macron a effectué, cette semaine, une visite d’État de trois jours au Maroc. Le président français a répondu à l’invitation du roi Mohammed VI qui l’a accueilli en grande pompe. Protocole, discours et petites histoires… La visite côté coulisses.
Dans une visite telle que celle d’Emmanuel Macron au Maroc, il y a tout ce que l’on voit, les images par exemple du fastueux dîner d’État autour du roi Mohammed VI, ce que l’on entend – la parole politique – notamment le discours d’Emmanuel Macron au Parlement marocain et puis il y a l’ambiance, les bruissements, les commentaires dans la délégation du président de la République. Car Emmanuel Macron est arrivé à Rabat avec plus de cent vingt personnes dans ses bagages : ministres, chefs d’entreprise, sportifs, artistes. Du beau monde a priori.
À lire aussiAprès trois jours de visite de Macron, la France et le Maroc annoncent bâtir un «partenariat renforcé»
« Pourquoi sont-ils là ? »
Mais quelques noms ont fait désordre. Deux particulièrement, François-Marie Banier et Yassine Belattar, qui ont des casseroles judiciaires. Le premier, photographe condamné à quatre ans de prison avec sursis pour abus de faiblesse contre Liliane Bettencourt. Le second humoriste franco-marocain, bête noire de l’extrême droite, condamné à quatre mois de prison avec sursis pour menace de mort et de crime visant plusieurs personnalités du monde du spectacle. Les critiques sur ces invitations ont fusé publiquement, mais aussi discrètement, au sein la délégation. Une responsable d’un organisme financier français observant l’un et l’autre, lors d’une réception à la résidence de l’ambassadeur de France, manifestait sa stupéfaction et s’interrogeait : « Pourquoi sont-ils là ? »
Au dîner d’État aussi, la polémique Belattar a fait jaser. Un participant a rapporté qu’une autorité marocaine regrettait qu’on en « parle plus que de la visite ». « Des choses très anecdotiques », a déclaré Emmanuel Macron peu enclin à se justifier. Alors qu’une ministre française, pas vraiment d’accord, confiait hors micro : « Moi, ça m’a choquée. »
Pas de « couac » à Rabat
Cela veut-il dire qu’il y a eu des tensions entre Emmanuel Macron et ses nouveaux ministres durant ce voyage ? Des petites piques au détour de discussions, mais pas de désaccords affichés sur ce déplacement qui faisait office de test dans une nouvelle configuration politique dans laquelle le président est plus isolé au milieu de nombreux ministres de droite comme Bruno Retailleau qui faisait partie du voyage. Mais tout le monde a fait en sorte que ça se passe bien. L’entourage du chef de l’État n’a eu de cesse d’affirmer qu’il n’y avait pas « de rapport de forces » entre le président et les membres du gouvernement, et les ministres d’assurer que l’Élysée n’avait pas eu de « droit de regard » sur leurs programmes. L’un d’entre eux a conclu que chacun était « dans son rôle ». Personne n’avait envie d’assumer un « couac » à Rabat.
Source du contenu: www.rfi.fr