Reportage France – À Villeneuve-le-Roi, les péniches se convertissent à l’électrique en vue des JO 2024

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Le compte à rebours est lancé. Dans moins de six mois, les emblématiques péniches parisiennes seront les stars de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. D’ici là, certains armateurs décident de verdir leur flotte et de se tourner vers des moteurs non polluants. Aux chantiers de la Haute-Seine, plus grand chantier fluvial d’Ile-de-France situé à Villeneuve-le-Roi, plusieurs embarcations sont converties à l’électrique pour l’évènement.

À Villeneuve-le-Roi, le bruit du métal est à peine couvert par celui des avions qui survolent le chantier. Entre les bateaux en cale sèche, des ouvriers en gilets orange s’activent sur les péniches qui participeront à la grande parade des Jeux olympiques, que ce soit dans le défilé ou dans la flotte connexe. Celles-ci seront électriques : pour l’évènement, plusieurs armateurs misent sur des bateaux plus écoresponsables.

« Ici on est dans le local motorisation du bateau, donc on va avoir deux groupes électrogènes, un sur bâbord, l’autre sur tribord, et deux moteurs électriques », détaille Bruno Bon Gil, chaudronnier. Casque de chantier vissé sur la tête, il installe les supports qui accueilleront la nouvelle motorisation à bord de l’Hirondelle, un bateau-croisière de 60 mètres de long de la compagnie des Bateaux-Mouches. « Les moteurs seront mis au dernier moment, quand toute la grosse chaudronnerie sera faite, dans à peu près deux mois maximum. »

Journées rallongées, nombre de commandes doublé…

Au total, il aura fallu huit mois de travail pour convertir ce bateau à l’électrique. Cette opération complexe, appelée le « retrofit », coûte en moyenne deux millions d’euros. Sur le site, où chacun garde l’échéance des Jeux olympiques bien en tête, les hangars ont des airs de fourmilières. « On a renforcé les équipes et rallongé les journées pour pouvoir faire les travaux et livrer en temps et en heure », indique Roberto Tavares, directeur des opérations. « Sur l’ensemble des salariés, soit 45 personnes, on a rallongé les semaines d’à peu près 10 heures. Ça fait 450 heures qui sont faites en plus par semaine, et aujourd’hui on accueille à peu près 25 intérimaires en plus. »

Avec l’évènement, la société a vu son nombre de commandes doubler. Un appel d’air salué par Christian Drapier, responsable des études et projets, qui qualifie les Jeux olympiques d’« accélérateur » pour le verdissement de la flotte fluviale. « La tendance qu’ont les armateurs, c’est d’essayer d’être vertueux, donc tout le monde a décidé d’avoir son bateau électrique pour les Jeux olympiques », précise-t-il. L’entreprise a même dû refuser quatre commandes. « On se disait toujours qu’on se limiterait à un ou deux gros projets par an, et là, on en a trois à faire en ce moment… On passe quelques nuits blanches ! », lance-t-il avec un sourire.

Mais l’odeur de gazole des moteurs diesels flottera encore au-dessus de la Seine pendant l’évènement sportif. Selon Paris 2024, sur les 116 bateaux présents lors de la parade, seulement une trentaine auront un moteur électrique ou hybride.

► À lire aussi : Les Jeux olympiques peuvent-ils être verts?

Source du contenu: www.rfi.fr

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