La campagne Octobre rose permet de sensibiliser au cancer du sein et de faire connaître les initiatives en faveur de la prévention et du dépistage. Cette année, pour la 31ᵉ édition d’Octobre rose, coup de projecteur sur l’association bordelaise Jeune & Rose, dont la devise est qu’il est possible de combattre la maladie avec une dose d’humour.
De notre envoyée spéciale à Bordeaux,
L’association Jeune & Rose traite du cancer du sein sans tabou et avec humour, elle s’adresse aux jeunes femmes et c’est ainsi qu’elle a créé les ateliers Pouet-Pouet, pour sensibiliser à l’autopalpation mammaire et apprendre aux plus jeunes à s’observer.
De jeunes participantes à un atelier s’essaient à la palpation sur les conseils d’animatrices. Sur une table recouverte d’une nappe rose, elles palpent « avec les trois doigts » des bustes en silicone grandeur nature dont les seins comportent des anomalies. Une participante sent une boule dure sous ses doigts, au niveau du mamelon. « Quand les boules sont dures comme un caillou, c’est une tumeur, explique une des animatrices. Ce n’est pas mobile, ça ne bouge pas. Contrairement au kyste : vu que c’est du liquide, ça va bouger, ça va être mobile. »
Écoulement anormal du mamelon, grosseur, veines apparentes, autant de signes pour détecter une éventuelle tumeur que Jennifer, une des participantes, ne soupçonnait pas. « J’ai appris pas mal de choses, notamment au niveau de la peau, observe-t-elle. On voit que quand la femme a peut-être un début [de cancer], la peau peut être modifiée, elle peut ressembler à une peau d’orange, il peut y avoir une sorte d’inflammation. Et ça, je ne le savais pas. » Jennifer n’a pas l’habitude de se palper les seins. Pourtant, il faut le faire tous les mois, une semaine après les règles, a-t-elle appris lors de l’atelier. Et elle se le promet : « À partir du mois prochain, je le ferai. »
10 % des cancers du sein sont diagnostiqués chez des femmes de moins de 40 ans
Chaque année en France, 10 % des cancers du sein sont diagnostiqués chez des femmes de moins de 40 ans. « On a tendance à se dire cancer, c’est plus quand on est plus âgé. Quand on est jeune, on est plus insouciant », confie Maelys. Elle qui a participé à l’atelier Pouet-Pouet pensait que seules les femmes âgées pouvaient être atteintes de ce type de cancer.
Visage doux et regard bleu, Mélanie Courtier est la cofondatrice de l’association Jeune & Rose. Elle a aujourd’hui 40 ans, mais elle a été touchée par la maladie à l’âge de 31 ans, alors qu’elle attendait son deuxième enfant. Lorsqu’on est une jeune femme, les conséquences du cancer du sein sont singulières, explique-t-elle : « Toutes les femmes qui ont un cancer du sein ont le même problème, mais pas les mêmes problématiques au quotidien. On a des jeunes femmes de notre association qui sont étudiantes et qui découvrent qu’elles ont un cancer du sein pendant leurs études, donc ça compromet leurs études, ça compromet le début de leur vie professionnelle. Il y a celles qui sont déjà maman et qui doivent en parler à des enfants en bas âge ou gérer un bébé qui ne fait pas ses nuits, aller en chimio le lendemain, ce genre de choses, énumère-t-elle. Et il y a celles qui n’ont pas encore d’enfant et qui voient leur désir de grossesse, leurs projets parentaux, soit mis entre parenthèses, soit carrément, malheureusement, parfois, balayés par l’arrivée du cancer dans leur vie. »
Ce qui est frappant chez les jeunes femmes de l’association Jeune & Rose, c’est leur combativité, leur énergie et leur humour. Elles souhaitent que leur expérience du cancer du sein servent aux autres dans un esprit de sororité.
Jeune & Rose a mis en place le réseau d’entraide nommé « Les Tétonnantes », qui réunit anciennes et nouvelles patientes à travers l’organisation de rencontres. Ces rencontres ont lieu physiquement, mais aussi en visioconférences. Elles sont organisées par des ambassadrices en région. L’association a aussi créé un podcast, Les Pipelettes, qui permet de parler « sans tabou des problématiques » auxquelles les personnes qui ont un cancer du sein font face.
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