Robert Badinter: l’enfance, les kneidlers de sa grand-mère, les salauds et les justes

Share

Élisabeth et Robert Badinter, en 1988, dans leur domicile parisien.
© Louis Monier/Bridgeman Images

PORTRAIT – Prudent, nuancé, l’avocat apparaissait assez éloigné de l’image que certains avaient de lui, celle d’un homme doté d’œillères idéologiques, pour qui le monde se serait séparé entre les bons et les méchants.

Allure altière de grand bourgeois, de patricien contemporain et stature de caution morale d’une gauche devenue aphone, Robert Badinter, qui savait aussi se montrer charmant et charmeur, aura gardé jusqu’à la fin une voix qui porte, au-dessus de la mêlée. Et d’autant plus précieuse qu’elle était rare.

Une voix singulière aussi, parfois grandiloquente. Mais usant toujours d’un verbe précis, balancé. Comme si chaque mot était soupesé à l’aune de son désir d’être scrupuleusement équanime ; comme s’il était soucieux de restituer autant que possible la diversité de l’étoffe humaine et l’infinie «complexité» de l’histoire, tout en prenant compte des fluctuations de la mémoire. L’ancien garde des Sceaux, dont le nom demeurera à jamais rattaché à l’abolition de la peine de mort, en 1981 (mais qui fut aussi à l’origine de la loi supprimant le délit d’homosexualité en 1982), rappelait volontiers «que l’on ne fait pas l’histoire avec la seule mémoire. J’ai trop vécu la vie judiciaire pour ne pas savoir…

Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 92% à découvrir.

Vente Flash

-70% sur l’abonnement numérique

Déjà abonné ?
Connectez-vous

Source du contenu: www.lefigaro.fr

Dernières nouvelles

Dernières nouvelles