Salon de l’agriculture: dans la Drôme, la colère des agriculteurs bio

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Le 60e Salon international de l’agriculture a ouvert ses portes samedi 24 février dans un contexte de colère paysanne. Des centaines d’agriculteurs ont manifesté à Paris jusqu’aux portes du parc des expositions. Les revendications sont variables d’un syndicat à l’autre et d’un modèle de production à un autre. Signe de la complexité des dossiers agricoles, la satisfaction donnée à une revendication sur la réglementation des pesticides, irrite d’autres agriculteurs. Les exploitants bio sont en colère.

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Avec notre envoyée spéciale dans la Drôme, Pauline Gleize

La ferme irriguée par cette source bordée de jonquilles et de violettes, à Chabeuil, dans la Drôme, François Sausse l’a exploitée en bio. Pré-retraité depuis peu, il se désole de l’abandon par le gouvernement du Nodu, un indicateur sur l’usage des pesticides, et de la décision du Parlement européen sur les « nouvelles techniques génomiques ».  « C’est un recul général pour toute l’agriculture. Le fait de ne pas aller vers la réduction, d’autoriser les NBT, c’est une catastrophe aussi. Ce sont des OGM cachés. Les études sur les impacts de la santé ne sont pas faites. »

Éleveur de poules pondeuses à Bourdeaux, Jean-Maxime Buisson ne cache pas son énervement face à l’abandon du Nodu. Un grief parmi d’autres. « L’État ne se désengage pas depuis quelques semaines, il se désengage clairement depuis six bonnes années. Avant, un agriculteur en agriculture biologique touchait un peu plus de 200 euros l’hectare pour compenser les services rendus. Et en fait, on est passé à 92 euros. »

Une autre aide s’est envolée. Et les 50 millions d’euros supplémentaires mis sur la table ce mois-ci face à la crise de la filière, ne satisfont pas ce co-président du groupement des agriculteurs bio de la Drôme. « Notre réseau estime la perte pour l’année 2023 à 300 millions d’euros. Aujourd’hui, on se sent abandonnés, malgré le fait qu’au niveau des enjeux sanitaires, on devrait être plus que plébiscités. » Et d’ironiser sur la promesse d’Emmanuel Macron d’un quinquennat « écologique » ; sa politique le rend surtout « vert de rage ».

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Source du contenu: www.rfi.fr

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