Un rapport du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) paru ce jeudi 15 février et présenté à l’Assemblée nationale, tire un bilan de l’hébergement citoyen des réfugiés ukrainiens arrivés en France depuis le début du conflit avec la Russie. Ce document fait des recommandations pour que cette solidarité inédite puisse devenir un modèle pour l’accueil d’autres migrants quand elle est encadrée par l’État.
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Pour le rapport de l’antenne française du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) l’hébergement citoyen accompagné a constitué « une composante clé de la réponse apportée par l’État » face à l’afflux de réfugiés ukrainiens fuyant la guerre avec la Russie.
Environ 17 000 réfugiés ukrainiens ont été accueillis par près de 7 000 hébergeurs dans le cadre de ce dispositif accompagné par l’État. Ce dispositif doit être bien différencié d’un hébergement citoyen spontané, qui est encadré par l’État avec le concours d’associations référentes comme le Service jésuite des réfugiés, ou Singa.
Une aide de 150 euros
Peu après l’attaque russe de l’Ukraine du 24 février 2022 et face à l’afflux de refugiés ukrainiens, l’État s’est mis en ordre de marche dès le mois de mars en France. Une plate-forme de parrainage a été lancée où plus de 40 000 offres ont été postées. En parallèle, la cellule interministérielle de crise et la Dihal (Délégation interministérielle à l’accès au logement) en ont donné le cadre et les lignes directrices, rappelle Le Monde.
De très nombreux Français se sont lancés dans l’accueil des Ukrainiens dès le printemps. « Alors que jusqu’ici l’hébergement citoyen concernait quelque 300 personnes par an, du moins via les deux grandes associations JRS et Singa, là, en quelques semaines, pas moins de 40 000 personnes ont proposé des hébergements pour les Ukrainiens sur la plateforme ouverte par l’État », résume Yves Pascouau, coauteur d’une étude commandée par le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) dans le journal La Croix.
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Début octobre 2022, l’État annonce une aide financière pour les hébergeurs. D’un montant de 150 euros par mois, elle était attribuée sous réserve d’avoir accueilli les réfugiés ukrainiens pendant au moins trois mois. Un dispositif qu’avaient dénoncé certaines associations de défense des migrants, évoquant une rupture d’égalité avec les autres nationalités.
Un modèle à suivre ?
La solidarité à l’égard des réfugiés ukrainiens peut-elle être un modèle à suivre pour l’ensemble des migrants d’autres nationalités ? Dans son étude, le HCR avance plusieurs recommandations : la nécessité d’un accompagnement des hébergeurs, la définition d’une durée précise et une prise en charge qui s’adapte aux spécificités des territoires, l’importance de l’accompagnement des personnes hébergées et des hébergeurs, et « une promotion de la médiation interculturelle ».
« Sans remplacer les programmes publics d’accueils dédiés à l’hébergement des demandeurs d’asile et à l’inclusion socio-économique des réfugiés, l’engagement des citoyens pourrait à l’avenir jouer un rôle complémentaire plus important, en facilitant l’inclusion et la cohésion sociale », souligne Paolo Artini, représentant du HCR en France, en préambule de ce rapport.
En revanche, le rapport ne se prononce pas sur la question délicate de l’indemnisation des hébergeurs.
Source du contenu: www.rfi.fr