Découverte d’une hormone qui contribue à la solidité des os, même pendant l’allaitement

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C’est une nouvelle hormone cérébrale, rien de moins, qu’une équipe américaine vient de découvrir. Sa mission : préserver le capital osseux, révèle l’étude, publiée le 10 juillet, dans la revue Nature. Cette hormone a été décelée chez des souris femelles allaitantes, où elle permet une récupération osseuse après la gestation et l’allaitement. Ces deux périodes, en effet, entraînent une perte de tissu osseux. La mère peut ainsi répondre aux besoins en calcium du fœtus et du nouveau-né : « retiré » des os maternels, le calcium sert à la minéralisation du squelette du fœtus puis à la production de lait.

« Si nous n’avions pas étudié des souris femelles, nous aurions pu passer complètement à côté de cette découverte », souligne Holly Ingraham, de l’université de Californie à San Francisco, qui a coordonné ce travail.

Chez les femmes qui allaitent, « la densité minérale osseuse diminue de 5 % à 10 % sous l’effet d’une autre hormone, la PTHrP, produite par le placenta puis par la glande mammaire », précise Roland Chapurlat, chef du service de rhumatologie et de pathologie osseuse à l’hôpital Edouard-Herriot, à Lyon. Cette perte, heureusement, est transitoire. Le plus souvent, la récupération du tissu osseux maternel est « complète dans les six à douze mois suivant le sevrage », précise Françoise Debiais, rhumatologue au CHU de Poitiers.

Traque dans le cerveau

Plus de 200 millions de personnes dans le monde souffrent d’ostéoporose, une détérioration du tissu osseux qui expose à un risque élevé de fractures. Les femmes sont particulièrement vulnérables après la ménopause, en raison de la baisse de leur taux d’œstrogènes, des hormones sexuelles qui favorisent la formation des os. « Environ 40 % des femmes qui atteignent l’âge de la ménopause subiront au moins une fracture ostéoporotique dans le reste de leur vie », souligne le professeur Chapurlat.

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Mais le taux d’œstrogènes chute aussi durant l’allaitement, chez les mammifères. Et pourtant, l’ostéoporose et les fractures restent rares à cette période de la vie. Cela suggérait qu’un élément, autre que les œstrogènes, favorise la régénération des os maternels. Autre indice : dans le laboratoire de Holly Ingraham, les chercheurs avaient précédemment montré qu’en bloquant un récepteur d’œstrogènes dans certains neurones d’une toute petite zone du cerveau, le noyau arqué de l’hypothalamus, ils augmentaient considérablement la masse osseuse des souris femelles – mais pas des souris mâles.

Ils ont donc traqué ce mystérieux élément dans cette zone du cerveau, où ils ont fini par identifier une protéine déjà connue, CCN3, produite par les souris femelles allaitantes. On savait déjà que cette protéine, identifiée dès 1993, contrôle divers processus d’adhésion, de migration, de prolifération ou de différenciation cellulaires, une fois sécrétée dans la matrice extracellulaire.

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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