L’heure est grave, mangeons des meringues. C’est ce que s’est dit une équipe de l’université et du CHU de Rennes, associée à d’autres universités en Belgique, aux Pays-Bas, en Suède et en République tchèque, au moment d’affronter un problème scientifique quasi existentiel. Les laboratoires de recherche sont en effet pris en tenaille entre des personnes qui ont tendance à exagérer leurs conclusions et d’autres qui alertent sur une « crise de la reproductibilité » nuisant à la qualité des travaux, ou encore dénoncent des articles entachés d’inconduites ou de mauvaises pratiques. Les deux, sensationnalisme ou catastrophisme, peuvent éroder la confiance du public envers la science.
« Il est difficile de parler de la reproductibilité en sciences au public. Ne pas réussir à reproduire un résultat, ce n’est pas forcément la preuve qu’il y a une fraude. Expliquer la méthode scientifique n’est pas simple », souligne Florian Naudet, professeur à l’université de Rennes, l’un des coauteurs d’un article paru dans PLOS Biology le 11 décembre qui raconte comment il a essayé d’aborder ces concepts avec des profanes… en cuisinant des meringues, donc. « Il fallait être créatif ! », précise le membre de l’Institut universitaire de France. Un article plus long et surtout plus humoristique accompagne la publication scientifique revue par les pairs. Les auteurs ont pris le jargon scientifique (randomisation, recrutement, clustering, « gold standard », etc.) pour décrire sérieusement leur méthode.
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