En France, après douze années de retard sur le calendrier initial, l’EPR de Flamanville a reçu le feu vert du gendarme nucléaire pour sa mise en service mardi 7 mai. Cela signifie qu’EDF va pouvoir charger le combustible nucléaire afin de procéder aux essais de démarrage. La production d’électricité doit commencer dans le courant de l’été. À l’heure où le gouvernement souhaite construire jusqu’à quatorze nouveaux réacteurs en France, c’est une étape majeure pour toute la filière. Qu’est-ce qu’un réacteur EPR ? À quoi sert-il ?
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Un réacteur plus propre et plus sûr
Doté d’une capacité de production maximale de 1 650 mégawatts, l’EPR est un réacteur nucléaire de 3e génération – le plus puissant au monde. Il pourrait à lui seul éclairer une ville comme Paris. L’EPR, pour « European Pressurized Reactor », inclut toutes les évolutions technologiques précédentes, et notamment le retour d’expérience de l’exploitation des réacteurs de 2e génération.
Économe, il consomme un cinquième d’uranium de moins que ses aînés. De conception française, il est aussi réputé très sûr. Le réacteur de 3e génération possède en effet des équipements qui empêchent tout rejet d’éléments radioactifs dans la nature en cas d’accident grave. Il produit aussi moins de déchets. Il est situé sur la commune de Flamanville, en Normandie, dans le nord de la France, aux côtés de deux autres réacteurs plus anciens, en service depuis respectivement 1986 et 1987. Cet EPR sera le plus puissant du parc nucléaire français qui en comptera désormais 57.
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Un peu d’histoire ou une série de déboires
Lancé en 1992, comme un fleuron de la technologie nucléaire, dans le cadre d’une collaboration initiale franco-allemande, l’EPR a été conçu en tenant compte du retour d’expérience de la catastrophe de Tchernobyl en 1986, promettant une sûreté et une puissance accrues. Mais à l’instar du premier chantier lancé sur l’île d’Olkiluoto en Finlande en 2005, celui de Flamanville, commencé en 2007, aura connu une série de déboires.
Ces difficultés ont souvent été attribuées à une perte de connaissances de la filière nucléaire française après une longue période d’absence de projets dans les années 1990-2000. À cela se sont ajoutés des problèmes de gouvernance, les dépassements des budgets initiaux ou encore une règlementation en constante évolution. Alors qu’en Chine, un premier EPR est inauguré en 2018, le chantier français, lui, prendra des années de retard… et coûtera 13 milliards d’euros, soit quatre fois plus que prévu.
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Une filière réorganisée
Entretemps, la filière nucléaire française s’est réorganisée et elle est de nouveau capable de développer de nouveaux projets. À l’heure actuelle, trois EPR sont déjà en fonctionnement en Chine et en Finlande, deux autres sont en construction au Royaume-Uni. D’autres pays, comme l’Inde, sont en discussion pour un projet gigantesque de construction de six EPR dans ce pays.
À Flamanville, la turbine qui permettra le démarrage du nouveau réacteur s’appellera Christine. Depuis les débuts du parc nucléaire français dans les années 1970, c’est une tradition chez EDF : toutes les turbines ont des prénoms. Contacté par RFI, l’électricien explique : « Le prénom de la première assistante ou du premier assistant présent sur site est donné à la turbine de chaque unité de production. »
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