À la veille du CES, le Consumer Electronic Show, le salon des nouvelles technologies le plus important au monde, quelques exposants ont eu le privilège de présenter en avant-première leurs nouveautés. L’occasion de constater certaines tendances du marché de la high-tech, dont une inévitable : l’intelligence artificielle, qui va être déclinée à toutes les sauces technologiques cette année 2024. Suivez notre envoyé spécial à Las Vegas.
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De notre envoyé spécial à Las Vegas,
Le CES, c’est ce salon consacré aux nouvelles technologies qui réunit à Las Vegas plus de 4 000 exposants, dont 1 200 start-up. Cette foire gigantesque de présentation en exclusivité des produits technologiques qui vont inonder le marché cette année, accueille quelque 130 000 visiteurs sur une surface équivalente à plus de 19 hectares (près de 42 terrains de football américain). Chaque année, toujours un peu avant le début du salon, certains exposants ont l’occasion de présenter leurs produits avant l’ouverture officielle. Il y a l’Unveil (le dévoilement) et il y a aussi le Pepcom. À l’Unveil, RFI a retrouvé quelques-uns des prochains exposants de l’Eureka Park, l’espace dédié aux start-up et où la French Tech vient régulièrement en force. Ils présentent leurs nouveautés et, forcément, il y a de l’intelligence artificielle un peu partout. On a été marqué par cette découverte du CEA tout à la fois futuriste et essentielle : la possibilité, par le biais d’un implant posé au cerveau, de permettre aux handicapés de marcher ou, dans le cas de pathologies sévères, de retrouver certaines capacités. Résumé par Guillaume Charvet, responsable du programme Cerveau-Machine au CEA : « C’est l’homme réparé plutôt que l’homme augmenté » (en référence à Neuralink, une entreprise du même domaine soutenue, elle, par Elon Musk).
Des ondes wifi pour protéger les personnes âgées
Après une promenade de plus d’une heure dans les travées de cette immense salle transformée en labyrinthe, on ressent toujours un certain vertige technologique devant cette foire à tout insolite, au côté concours Lépine high-tech. C’est à la fois très sérieux, véritablement engageant et aussi parfois terriblement futile.
On a souri devant les brosses à dents ultra-connectées. Il y a chaque année de nouveaux modèles dans le salon, elles brossent pour cette édition avec des vibrations soniques. Ce qu’on peut noter, c’est que cette IA (intelligence artificielle) dont parle maintenant tout le monde a trouvé des consommateurs gourmands sur le salon, voire des experts qui l’utilisent pour rendre de plus en plus performantes leurs créations.
Notamment par le biais de l’utilisation des ondes wifi pour protéger les personnes âgées. Explication : dans les pièces de la maison, le wifi est diffusé, comme d’habitude dirons-nous, mais cette fois par l’intermédiaire de seulement deux prises électriques, les mouvements de la personne sous « surveillance » sont analysés chaque jour par une IA. Cette dernière alertera les personnes référentes en cas de mouvement incohérent de la personne âgée seule (chute ou autre). Plus besoin de bracelet ou de technique anxiogène… (une technique proposée chez Nami et les Français de chez Zoe care).
Jérôme Leroy de chez Nami (Singapour) explique ci-dessous comment par le biais de l’utilisation des ondes wifi, on peut protéger efficacement les personnes âgées.
Jérôme Leroy (#Nami à Singapour) explique comment par le biais de l’utilisation des ondes wi-fi, on peut protéger efficacement les personnes âgées. Mais aussi réaliser toutes sortes de “contrôles intelligents” sur sa maison et sa vie, avec l’IA bien évidemment…#CES #CES2024 pic.twitter.com/EhPpCGumZl
— Thomas Bourdeau (@tbourdeau) January 8, 2024
L’IOT Internet of Things a changé de classe et prend de l’intelligence
Une autre histoire d’IA et d’application avec ces semelles qui vont permettre aux diabétiques d’avoir des diagnostics précis sur de possibles maladies. C’est expliqué presque avec étonnement par les exposants de chez SoleCooler (ils ont aussi des semelles chauffantes grâce à l’énergie des pas). « On avait les capteurs. Maintenant, il y a l’IA et les patients diabétiques nous l’ont demandé, on a eu tout de suite une réponse. » On le comprend, c’est cet IOT Internet of Things d’il y a quelques années qui a changé de classe et prend de l’intelligence. Quand à l’époque, on restait forcément dubitatif après l’enthousiasme : enfin oui, c’est connecté, mais à quoi bon ? Cette fois, la justification avec l’IA est redoutablement efficace. Est-ce cela l’idée d’un futur paisible avec l’IA ? Obtenir des réponses rapides à des problèmes compliqués, voire insolubles auparavant.
Sur le stand Withings, les précurseurs et souvent en tête pour les objets connectés liés à la santé, est présenté BeamO qu’on ne peut plus dire connecté tellement il est ultra-intelligent en matière de diagnostic de santé. L’appareil sert d’électrocardiogramme, de thermomètre, de stéthoscope et mesure aussi la SpO2 (saturation pulsée en oxygène). Aussi pratique qu’efficace, pour des diagnostics à partager en confiance avec son médecin.
Derrière le miroir BMind de chez Baracoda encore une IA, mais cette fois pour diagnostiquer les épisodes de vie difficiles (déprime ou fatigue). Après le constat, l’intelligence artificielle vient alors dialoguer pour vous aider à remonter la pente. Elle est conversationnelle et sympa cette IA, non ?
Au CES, la magie va-t-elle enfin surgir ?
« Le CES, c’est un peu la coupe du monde des nouvelles technologies », s’est amusé Greg Shapiro, le fondateur de l’événement, lors d’une conférence de presse. En tout cas, lors de ce salon (et à Las Vegas en général), c’est comme si on avait de nouveau le droit de croire en la magie, à cet intouchable rêve de succès.
Même si Las Vegas est une ville à la fois laide et lumineuse, même si ce rêve à l’échelle de la planète semble bien compromis en matière d’environnement et même si toutes les histoires semblent avoir toujours été écrites, au CES, la magie va-t-elle enfin surgir ? Le chanteur Barry Manilow, 80 ans, reprend prochainement une série de concerts à Las Vegas. On aurait bien aimé l’entendre chanter son succès qui donne envie de croire en la magie : Could it be magic at last ? Now, could it be magic ?
Source du contenu: www.rfi.fr