C’est une comète qui pourrait être visible à l’œil nu en France, ou au moins à l’aide de jumelles. Mais le conditionnel est de mise, tant les inconnues sont encore nombreuses. Découverte en janvier 2023 par l’Observatoire de la montagne Pourpre, en Chine, qui l’a classée en astéroïde, puis en février par l’Asteroid Terrestrial-impact Last Alert System (« système d’alerte ultime d’impact d’astéroïdes »), en Afrique du Sud, C/2023 A3 Tsuchinshan-Atlas suit une orbite très longue, jusqu’aux confins du Système solaire, avec une période estimée à 80 000 ans.
Après le 11 octobre, cette comète surgira dans le ciel crépusculaire, au-dessus de l’horizon ouest. Son éclat apparent aura bénéficié de deux circonstances très favorables : le 27 septembre, son passage au plus près du Soleil (périhélie), à 58 millions de kilomètres, et le 9 octobre, son passage entre le Soleil et la Terre. La matière dispersée par le noyau lors du périhélie étant révélée par le rétroéclairage solaire, son éclat apparent pourrait continuer de croître, même si son activité diminue au fur et à mesure qu’elle s’éloigne du Soleil.
L’astronome américain Joseph N. Marcus, spécialiste du rétroéclairage des comètes, estime que l’éclat apparent de C/2023 A3 Tsuchinshan-Atlas pourrait être multiplié par cent entre le 7 et le 11 octobre. Il sera possible de le surveiller pendant cette période dans le champ du coronographe Lasco C3, l’un des instruments de la sonde spatiale européenne SOHO lancée en 1995. Une forte augmentation apparente de l’éclat de la comète pourrait alors permettre un repérage bien plus facile dans le ciel crépusculaire aux latitudes européennes après le 11 octobre.
Horizon plus transparent
C/2023 A3 Tsuchinshan-Atlas va très rapidement s’éloigner de la position apparente du Soleil. Sa trajectoire dans le ciel du soir sera alors idoine pour les observateurs de l’hémisphère Nord. Si l’effet de rétroéclairage marche à plein et que son éclat est aussi intense qu’espéré par les astronomes, il devrait être possible de la photographier moins d’une heure après le coucher du Soleil, dès le vendredi 11 octobre, au ras d’un horizon ouest parfaitement dégagé. Le lendemain, le samedi 12 octobre, elle se couchera un peu moins d’une heure et demie après le Soleil. Son repérage aux jumelles et à l’œil nu devrait être possible, pour peu que l’observateur ait pris un peu d’altitude pour bénéficier d’un horizon plus transparent.
A partir du 14 octobre, le noyau de cette comète se couchera de plus en plus tard, après la fin du crépuscule, et apparaîtra donc dans un ciel plus sombre, si l’on se tient éloigné des sources de pollution lumineuse qui dégradent la noirceur de la nuit. L’éclat de la Lune croissante sera gênant pendant quelques soirs, mais la portion la plus lumineuse de la queue de la comète devrait être visible à l’œil nu et aux jumelles, et splendide pour la capture de photographies.
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