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La lutte contre les fraudes scientifiques s’organise

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La lutte contre les manquements à l’intégrité scientifique prend une nouvelle dimension. Une trentaine de chercheurs, d’éditeurs de journaux scientifiques, d’entrepreneurs et surtout de spécialistes en détection de fraude ont signé, le 18 décembre, un texte s’engageant, face à « une multiplication des publications peu fiables et des pratiques douteuses », à « dissiper cette pollution en signalant les papiers, les acteurs et les systèmes problématiques, en atténuant les effets et en désincitant de tels comportements à l’avenir ».

La déclaration a été élaborée après deux jours de réflexions à Paris. « Plusieurs groupes disparates travaillent indépendamment pour détecter et prévenir les mauvaises pratiques. Il n’existait pas d’approches coordonnées pour communiquer et combattre cette prolifération », rappelle Leslie McIntosh, vice-présidente à l’intégrité de la recherche chez Digital Science, entreprise britannique de services pour le monde de la recherche – et co-organisatrice de l’événement parisien.

Une telle proposition collective et transversale est inhabituelle. Il existe bien des chartes ou des guides qui tracent les lignes jaunes entre les bonnes et mauvaises pratiques en matière d’intégrité scientifique, ou qui décrivent les règles à suivre pour garantir l’honnêteté d’une recherche. Ce nouveau texte montre que ces intentions ne suffisent pas.

« Professionnaliser la détection des mauvaises pratiques »

Lors des travaux préparatoires, les intervenants ont rappelé plusieurs failles. Anna Abalkina (Université libre de Berlin), l’une des dix personnalités de l’année 2024 selon la revue Nature, s’agace de l’existence d’entreprises, ayant pignon sur rue, qui alimentent chercheurs et journaux en articles scientifiques de mauvaise qualité, et qu’elle baptise « moulin à papiers » (« paper mills », en anglais). Un Iranien, sous pseudonyme, s’inquiète de visas accordés sur la base de liste de publications frauduleuses. Le Britannique Nick Wise, physicien de formation et chasseur de fraudes, montre comment des propositions financières pour apparaître comme signataire d’un article circulent sur plusieurs réseaux sociaux…

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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