Les grands singes se taquinent, mais ne plaisantent pas

Share

On savait déjà que les singes appréciaient les jeux. Mais jusqu’à quel point leur plaisir ludique peut-il se comparer à celui des humains ? Une équipe internationale de biologistes cognitifs et de primatologues a mis en évidence des taquineries ludiques chez les quatre espèces de grands singes : orangs-outans, chimpanzés, bonobos et gorilles. Ils ont évalué l’intentionnalité de l’aguicheur avec des preuves que son comportement était dirigé vers une cible spécifique et qu’il persistait en attendant une réponse.

Des similitudes avec les taquineries chez les bébés humains jusqu’à l’âge de 8 mois, avant la parole, ont été observées. Cela diffère du jeu et peut être considéré comme un précurseur cognitif de la plaisanterie, précisent les auteurs de l’étude publiée le 14 février dans Proceedings of the Royal Society B. Ils en concluent qu’il est probable que les conditions cognitives préalables à la plaisanterie, propre à l’humain, étaient présentes il y a au moins treize millions d’années chez notre ancêtre commun.

« La plaisanterie est un élément important de l’interaction humaine qui fait appel à l’intelligence sociale, à la capacité d’anticiper les actions futures et à la capacité de reconnaître et d’apprécier la violation des attentes d’autrui », lit-on dans cette étude, dont la première signataire, Isabelle Laumer, est chercheuse postdoctorale en primatologie et en biologie cognitive à l’Institut Max-Planck du comportement animal. Elle a travaillé, pour cette étude, avec des chercheurs en anthropologie et en sciences cognitives des universités californiennes de Los Angeles et de San Diego.

Les premières formes de taquinerie chez l’homme apparaissent avant même que les bébés ne prononcent leurs premiers mots, dès l’âge de 8 mois. Cela peut prendre la forme de provocations répétitives impliquant souvent la surprise. Les nourrissons taquinent ainsi leurs parents en offrant et en retirant des objets, en s’amusant des réactions qu’ils provoquent.

Ici, les chercheurs ont identifié dix-huit comportements de taquinerie distincts chez les grands singes qu’ils ont étudiés. Quant à l’homme, l’art de la plaisanterie n’a chez lui pas de limites.

Source du contenu: www.lemonde.fr

Dernières nouvelles

Dernières nouvelles