L’ex-directeur financier de la banque, Didier Valet, aux côtés de deux figures du monde de l’investissement, Kamel Zeroual et Florent Thomas, comptent investir jusqu’à 150 millions d’euros en amorçage dans une trentaine de sociétés.
Il s’agit d’une bonne nouvelle dans le paysage un peu sinistré de l’écosystème start-up. Créé administrativement il y a un an mais évoluant principalement sous les radars depuis, le fonds d’investissement Varsity se révèle au grand jour en ce début février 2024. Ce nouvel investisseur pour les start-up aux ambitions paneuropéennes indique ce mercredi avoir bouclé la moitié de son opération de levée de fonds de 150 millions d’euros, soit autour de 80 millions d’euros, mais également avoir déjà investi dans cinq jeunes start-up.
Une gageure, vu l’assèchement des liquidités que connaissent les marchés en ce moment. «L’environnement est moins porteur, mais nous avons réalisé cette levée auprès de nos partenaires plutôt vite et bien. C’est sans doute lié à l’historique des fondateurs, mais aussi des bonnes fées », sourit Didier Valet l’un des trois cofondateurs. Après 18 ans passés à la Société générale, comme directeur financier ou encore patron de la banque d’investissement, ce dernier a rejoint le monde de l’investissement il y a maintenant six ans. D’abord, comme conseiller pour le fonds CVC ou encore Bain Consulting, mais également en tant que business-angel en soutenant des projets dans la fintech comme Alma, la désormais licorne Pennylane ou encore Qonto.
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Les deux autres co-fondateurs, Florent Thomas et Kamel Zeroual, roulent également leur bosse dans l’écosystème depuis quelque temps. Après plusieurs années au sein du fonds Serena Capital sur des fonctions opérationnelles, le premier est passé notamment chez la start-up Sunday qui déploie un système de paiement par QR code pour les restaurateurs. Kamel Zeroual enfin, a eu une carrière d’entrepreneur pendant dix ans, avant de rejoindre lui aussi Serena Capital en 2017 où il a mené une trentaine d’investissements.
Trente sociétés visées
Ces 150 millions d’euros permettront au fonds d’investir des sommes entre 2 et 3 millions d’euros pour les start-up en amorçage. Varsity vise ainsi une trentaine de sociétés où investir à raison de 10 sociétés par an. Le ticket moyen est plutôt élevé pour un fonds d’amorçage, par rapport à ses pairs sur le marché. « Nous nous laissons la possibilité de prendre quelques tickets plus gros sur des séries A si on voit des valorisations intéressantes, et aussi de façon opportunité en pré-seed pour des tickets plus petits», indique Florent Thomas.
Le groupe a déjà investi dans cinq start-up bien qu’il ne révèle le nom que de quatre d’entre elles : RockFi (réseaux de conseillers de gestion en patrimoine), Sensinov (optimisation énergétique des bâtiments dans le tertiaire), Kog (IA générative pour développeurs), Pharaday (fret maritime). «On peut percevoir nos verticales, à savoir la fintech, le climat, le monde du logiciel. Notre prisme est plutôt B2B», explique Didier Valet. « Nous regardons également la deeptech, mais les retours sur investissements sont parfois plus longs. Il y aura de la place pour une ou deux sociétés atypiques», abonde Florent Thomas.
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L’autre grande caractéristique, c’est le caractère paneuropéen de Varsity. «Nous avons eu l’ambition de se projeter tout de suite comme plateforme européenne. D’où l’ambition d’un fonds à 150 millions d’euros pour jouer à armes égales avec nos concurrents comme le français Partech, l’autrichien Speedinvest, l’allemand Picus ou encore le britannique Index», indique l’ex-banquier.
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