Ce n’est pas cette chronique qui va démentir le slogan de l’Assurance-maladie : pour le mal de dos (comme d’ailleurs pour bien d’autres pathologies), « le bon traitement, c’est le mouvement ». Mais peut-être faut-il aller encore plus loin et agir sur d’autres leviers. En matière de santé publique, les enjeux sont considérables. Aiguës, subaiguës ou chroniques, ces douleurs qui touchent plus de 600 millions de personnes dans le monde sont la principale cause d’invalidité, et l’affection pour laquelle le plus grand nombre de personnes peuvent bénéficier d’une rééducation, selon l’Organisation mondiale de la santé, qui a édicté des recommandations en 2023.
Une étude australienne, publiée le 10 janvier dans le Jama Network Open, suggère qu’un programme global ciblant le mode de vie peut donner un coup de pouce non négligeable aux lombalgiques, notamment en termes de niveau d’incapacité et de qualité de vie.
Chris Williams (université de Sydney) et ses collègues ont inclus 346 personnes âgées en moyenne de 50 ans, souffrant de lombalgies chroniques limitant leur activité, et présentant au moins un facteur de risque lié au mode de vie : excès pondéral, faible consommation de fruits et légumes, activité physique insuffisante, tabagisme.
De façon randomisée, la moitié a bénéficié d’une stratégie nommée HeLP (pour Healthy Lifestyle Program), comprenant des recommandations, des consultations (kinésithérapie, nutrition…) et un coaching par téléphone. L’autre groupe a reçu seulement des recommandations pour préserver le dos et faire de l’exercice. Au bout de six mois, les participants à HeLP avaient en moyenne 1,3 point de moins sur l’échelle de Roland Morris – un auto-questionnaire de vingt-quatre items évaluant l’incapacité fonctionnelle – que ceux du groupe contrôle. L’effet était aussi statistiquement significatif sur le poids (– 1,6 kilogramme) et la qualité de vie.
Le corps écosystème
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