Sept livres scientifiques à dévorer : « Dernières nouvelles du cerveau », « Matheuses », « Pythéas »…

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LA LISTE DE LA MATINALE

Il y en a pour tous les goûts. Les journalistes du supplément hebdomadaire Science & médecine ont lu et choisi pour vous des livres qui vous feront notamment découvrir l’histoire d’un savant grec… dont on ne sait pas grand-chose, ou celle d’un poisson à qui on a attribué beaucoup trop de pouvoirs, en passant par cette histoire de France révélée par les fouilles.

La petite musique du cerveau

Neurologue clinicien et neuroscientifique, Paolo Bartolomeo devient un passionnant narrateur quand il aborde les problématiques actuelles sur le fonctionnement du cerveau tout en expliquant des notions de base. De la question « A quoi sert le cerveau ? » à l’exposé sur la connectivité cérébrale, en passant par les effets de la musique, du bilinguisme, ses Dernières nouvelles du cerveau assurent que l’information scientifique peut être à la fois transmise et contée.

D’emblée, l’auteur rappelle que ce petit organe représentant 2 % de la masse corporelle d’un humain consomme 20 % de l’énergie du corps, « que l’on s’échine à démontrer un théorème ou qu’on laisse son esprit vagabonder ». De même, un retour sur l’histoire de l’évolution révèle que « le gros cerveau des humains a remplacé de manière efficace l’épaisse fourrure dont sont parés les autres mammifères ».

Au fil des pages, les éclairages savants autant que didactiques foisonnent, tel l’exemple de l’anticipation d’un joueur de tennis sur la trajectoire d’une balle, qui rend limpide la démonstration selon laquelle l’un des rôles principaux du cerveau est de prévoir l’avenir. Grâce à ce « codage prédictif », détaille Paolo Bartolomeo, le cerveau construit « en permanence des modèles de notre réalité extérieure et de son évolution future ». Il calcule les « erreurs de prédiction » et les « exploite afin de mettre à jour ses modèles et d’élaborer de nouveaux scénarios plus fiables ». Ainsi, « nous agirions dans le monde tout en en faisant l’expérience ».

Directeur de recherche à l’Inserm et à l’Institut du cerveau, aux côtés de Laurent Cohen et Lionel Naccache, l’auteur est spécialiste des troubles de l’attention consécutifs à des lésions cérébrales. Par ailleurs, pianiste et mélomane averti, il étudie les effets de la musique, cet art « différent des autres ». Un chapitre captivant explicite le dialogue qui se développe entre les aires acoustiques du lobe temporal et le cortex frontal. Au passage, le chercheur se plaît à décrire un phénomène de réponse automatique à la musique, le groove, cher aux Anglo-Saxons. Celui-ci est « lié à l’activité de circuits cérébraux importants pour le mouvement et le traitement de la récompense » – ces derniers comprenant « le noyau accumbens, impliqué dans la dépendance aux drogues ».

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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