Un monde de tech – Tanaland, le pays imaginaire en ligne réservé aux femmes

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Le pays totalement imaginaire et 100% virtuel dénommé le « Tanaland » a déclenché un buzz phénoménal. Il a été initié sur la plateforme TikTok par des influenceuses lassées de se faire harceler en ligne et traitées de « tana » par les hommes. Ce terme, devenu viral sur les réseaux sociaux, est le diminutif en espagnol de « putana »  désignant de façon obscène une prostituée. Le mot est utilisé à tort et à travers par les cyber-machos pour dénigrer les publications des influenceuses.  

Exaspérées par les propos sexistes et misogynes des internautes masculins, qui n’ont que l’invective « tana » à la bouche, certaines influenceuses sur TikTok ont décidé de retourner l’insulte à leur avantage, explique la tiktokeuse et influenceuse Polska.


Liberté, égalité et « tanacité », la devise de Tanaland

Le nom du pays fictif est devenu rapidement un mot clef qui se propage sur tous les médias sociaux. Plusieurs créatrices de contenus partagent des montages vidéo pour montrer à quoi il ressemble. La plupart de ces clips sont directement inspirés de l’univers de Barbie, avec une couleur rose qui pastille les bâtiments et les paysages. Le pays délivre aussi un passeport rose poudré à ses visiteuses et possède un drapeau rose blanc rose. Côté météo, rien à dire, le soleil brille tous les jours au-dessus de la capitale Tana City garantissant à ses occupantes une vie en rose paisible toute l’année, à l’abri du cyberharcèlement.


Tanaland, 18 millions d’habitantes

Le pays imaginaire qui revendique 18 millions d’habitantes possède aussi son propre gouvernement. Sa présidente est l’influenceuse toomuchlucile qui partage le poste avec la tiktokeuse Polska. Et aux dernières nouvelles, la chanteuse francophone Aya Nakamura serait pressentie comme Première ministre. Un compte Tiktok, intitulé Tanaland info, qui fait office de média national, diffuse des actualités, souvent parodiques, du pays.


Du côté des hommes, en revanche, ça coince un peu, même si certains soutiennent le mouvement.


D’autres dénoncent une opération marketing et de placement de produits. Mais pour la plupart, l’idée même d’un pays virtuel, sans leur tutelle, ne leur plaît pas du tout. Les prêcheurs autoproclamés sur les réseaux, des trois grandes religions monothéistes, convient-il de préciser, montent également au créneau pour contrer les velléités d’émancipation des influenceuses. Certains prédicateurs sur TikTok ont même failli s’étouffer dans leur barbe avec le buzz retentissant que Tanaland a provoqué.


Les cyber-machos contrattaquent en lançant « charoland »

Cet autre pays, lui aussi imaginaire, est ouvert exclusivement aux hommes. Mais contrairement à Tanaland, cet espace fictif serait rempli uniquement d’avatars représentant des femmes… que les cyber-machos de tous poils s’empresseront de harceler comme bon leur semble.


Un monde virtuel géré, par et pour les hommes, qui n’est pas très loin de la réalité, en définitive. Selon une enquête publiée en 2022 par l’association Féministes, 84 % des victimes de cyberviolences sur les réseaux sont des femmes.


Source du contenu: www.rfi.fr

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