Un monde de tech – Un logiciel de l’entreprise israélienne Cellebrite a permis au FBI de pirater le smartphone du tireur visant Trump

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Le FBI est parvenu à pirater le smartphone de Thomas Matthew Crooks, l’homme qui a tenté d’assassiner Donald Trump en Pennsylvanie. Le service fédéral de police judiciaire américain aurait employé un logiciel créé par l’entreprise israélienne Cellebrite qui équipe de nombreux services de police dans le monde.

Un représentant de l’ONG de défense des droits et des libertés individuelles, l’Electronic Frontier Foundation, a rappelé à la presse américaine, que les agents fédéraux disposent d’une ribambelle d’outils numériques pour s’introduire dans les mobiles. L’expert cite, en particulier, le dispositif qui a été développé par la firme israélienne Cellebrite. Le système a la capacité de déverrouiller les mobiles protégés avec toutefois quelques difficultés en ce qui concerne les modèles les plus récents.

L’évolution phénoménale des outils de déverrouillage de mobile

Dans les précédentes affaires de fusillades de masse ou de terrorisme, le FBI devait passer des mois à essayer de craquer les téléphones des suspects. On se souvient par exemple que le service fédéral de la police américaine s’était heurté au refus catégorique d’Apple fin 2015 pour casser le cryptage de l’iPhone du tireur de San Bernardino. Mais aujourd’hui, plus aucun système de sécurité sur les smartphones ne résiste longtemps aux investigations des enquêteurs. Il aura fallu moins de 40 minutes à la police fédérale pour pénétrer dans le téléphone du tireur de Pennsylvanie, illustrant ainsi l’évolution phénoménale de ces outils de déverrouillage. Concrètement, le logiciel conçu par Cellebrite a été intégré dans un boîtier de couleur noir qu’il faut alors brancher physiquement sur le mobile qui a été saisi par les forces de l’ordre. Le système permet ainsi de passer outre un éventuel mot de passe ou contourne le système biométrique de l’appareil, afin d’en extraire les données. Sur son site Web, l’entreprise assure que son dispositif est capable d’accéder aux données de plus de 25.000 modèles de téléphones, y compris si les informations contenues dans le smartphone sont chiffrées.


Les services de police dans 140 pays utilisent ce dispositif

La firme se vante sur son site Web que plus de 6.700 services de police et entreprises dans plus de 140 pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni ou encore la France, ont adopté son dispositif. L’entreprise a équipé 500 commissariats Français, et globalement, ses outils auraient été utilisés dans plus de 5 millions d’enquêtes dans le monde. En revanche, certains documents, impossibles à authentifier, et qui auraient fuité du siège de l’entreprise, suggèrent que Cellebrite a vendu ses systèmes à des pays régulièrement pointés du doigt pour des manquements en termes de droits de l’homme. Notamment, à la Turquie, la Russie ou les Émirats arabes unis dont l’appétit pour les logiciels de surveillance de masse n’est plus vraiment à démontrer. Cellebrite botte en touche ces allégations, affirmant prendre en compte « les antécédents d’un client potentiel en matière de droits de l’homme et ses politiques de lutte anti-corruption » avant de signer le moindre contrat.

Source du contenu: www.rfi.fr

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