La nomination, samedi 21 septembre, de la secrétaire d’État chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, Clara Chappaz, qui jusqu’à présent, dirigeait l’agence gouvernementale dénommée la French Tech, a été saluée quasi unanimement dans le secteur des jeunes pousses. L’ajout du terme IA dans l’intitulé de son poste ministériel a toutefois suscité quelques interrogations.
Plus d’IA, mais moins de tech, ironisent certains internautes et créateurs d’entreprises du numérique, qui espéraient la mise en place d’un véritable ministère consacré à toutes les technologies du numérique. « Je sais que ça fait moins briller les yeux que l’IA, mais j’espère que la cybersécurité sera en haut de votre feuille de route ! », s’inquiète, par exemple, cette internaute sur la plateforme X. « Un peu déçu que le numérique ne dépende plus du ministère de l’Économie. La France a un besoin fort d’investissement pour rattraper son retard », ajoute un autre.
Mais Clara Chappaz, qui fut la patronne de l’agence gouvernementale de la French Tech de 2021 à juillet dernier, un organisme chargé de soutenir l’essor de jeunes pousses françaises dans l’intelligence artificielle, se déclare sur les réseaux sociaux « ravie de poursuivre son engagement au service de l’action publique sur les sujets majeurs du numérique comme l’IA ».
Un secrétariat d’État rattaché au ministère de l’Enseignement supérieur
Et sans aucun doute, sa mission sera de consolider la vision française du développement de l’IA auprès des 27 pays membres de l’UE. Depuis 2017, Emmanuel Macron cherche à favoriser l’émergence de « champions français » dans ce domaine, pour contrecarrer la supériorité des entreprises chinoises et américaines qui dominent largement le secteur en Europe et dans le monde. L’arrivée des jeunes pousses, Mistral, LightOn, H, Hugging Face ou encore Photoroom, représentent, à ce titre, les fers de lances de cette politique numérique à la française qui se veut volontariste.
Toutefois, les velléités de l’Hexagone dans ce domaine passent mal au sein de l’Union européenne. La France a été soupçonnée, par exemple, de s’opposer à la régulation de l’intelligence artificielle dans le texte intitulé l’AI Act qui, selon elle, briderait l’innovation. Et alors que les premiers articles de nouvelle réglementation sont entrés en vigueur depuis aout dernier, leur mise en œuvre effective reste encore âprement discutée à Bruxelles. Par ailleurs, l’ensemble de ces mesures de régulation, ne sera pleinement appliqué en Europe qu’en janvier 2026.
Paris accueillera la prochaine édition sommet international sur l’IA
Et Clara Chappaz à la charge d’en assurer le pilotage et l’organisation. Ce sommet international sur l’IA à Paris aura lieu les 10 et 11 février 2025 et l’événement sera suivi de près par l’Élysée. Alors que le 1ᵉʳ sommet à Londres se concentrait sur les risques que représente l’essor fulgurant de l’IA pour l’humanité, la France jouera de nouveau sa propre partition. Notamment en recommandant une fois encore « d’innover avant de réguler », afin de consolider les acquis de ses jeunes pousses qui tentent de rivaliser en Europe avec les mastodontes américains de l’intelligence artificielle.
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