La plateforme Doctolib distribue depuis 2013 en France, en Italie, en Allemagne et aux Pays-Bas, un service de prise de rendez-vous en ligne destiné aux patients. Mais la licorne française, qui a l’ambition de devenir le champion européen du secteur de la santé, annonce qu’elle déploiera mi-octobre un programme IA, qui est capable d’analyser une discussion entre un patient et son médecin.
Des dispositifs de lutte contre les épidémies, des programmes de recherche de nouveaux médicaments, des systèmes de maintien à domicile des personnes en perte d’autonomie, ou de consultations à distance… Le secteur de la santé n’a pas attendu l’émergence des IA dites génératives, c’est-à-dire capables de produire à la demande des textes, des images, du son ou des vidéos pour utiliser des programmes IA.
Mais convaincu que « l’Intelligence artificielle est une innovation de rupture majeure qui permet de développer de nombreux cas d’usage dans le domaine médical », la plateforme Doctolib annonce déployer un assistant numérique destiné aux professionnels de santé afin de les soulager des tâches administratives qui leur incombent.
Une IA en test auprès de 360 médecins volontaires
Dès le 15 octobre prochain, en France et dans les pays de l’UE employant la plateforme Doctolib, les généralistes qui en feront la demande pourront profiter de ce dispositif d’assistance. Cette IA de type générative était en phase de test depuis plusieurs mois auprès de 360 médecins volontaires dans l’Hexagone. Concrètement, le nouvel outil IA utilise le micro de l’ordinateur du praticien pour « écouter » et « analyser » les conversations qui sont échangées lors de la consultation.
L’assistant virtuel délivre alors une transcription des discussions en temps réel sous une forme écrite. Ces entretiens génèrent automatiquement un résumé de toute la séance. Le document final est bien évidemment relu puis validé par le soignant avant son intégration dans le dossier numérique du patient. L’objectif poursuivi par ce programme IA est que les médecins soient moins rivés sur leur écran d’ordinateur, qu’ils puissent être plus à l’écoute de leurs patients, précise l’entreprise.
Les conversations ne sont pas enregistrées
La confidentialité des conversations entre un médecin et son patient est garantie, affirme Doctolib. Deux précautions en particulier ont été mises en place pour protéger au mieux les paroles, souvent de l’ordre de l’intime, qui sont échangées au sein d’un cabinet médical. L’activation du dispositif n’est possible que si les médecins obtiennent le consentement préalable des personnes en consultation, avant le début de la discussion. Le son qui est analysé par le programme ne sera jamais enregistré, ni stocké sur des serveurs informatiques distants.
Des mesures de sécurité dont certains internautes doutaient encore, il y a quelques semaines, reprochant à l’entreprise d’avoir pioché dans les données confidentielles de leurs dossiers médicaux, afin d’entraîner son IA. Par ailleurs, les cyberattaques massives des établissements de santé tant en France, qu’en Europe et dans le monde, nous inviteraient plutôt à la prudence. Aucun système numérique n’est à l’abri d’un piratage. Le vol de données dans l’ordinateur du médecin dans lequel seront stockés les comptes rendus rédigés par IA reste bien évidemment l’un des problèmes majeurs de cybersécurité pour ce dispositif.
Source du contenu: www.rfi.fr