A La Courneuve, deux athlètes ont envie de croire aux effets positifs des Jeux

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Les Jeux vus de La Courneuve

Le Monde raconte, depuis le mois de janvier, les Jeux olympiques et paralympiques depuis la commune située en Seine-Saint-Denis, département censé bénéficier à plein des Jeux. La Courneuve se situe dans un entre-deux, parcourue de tensions liées à des transformations urbaines majeures, exacerbées par les Jeux, et une situation sociale très dégradée. Comment vont-ils s’y dérouler, avec quels effets ? Municipalité, tissu associatif, clubs sportifs, travailleurs, athlètes de haut niveau témoignent.

« Des années d’entraînement, de sacrifices, de doutes, de fatigue psychologique. » « Une loupe géante sur un instant de sport qui peut changer nos vies et celle de nos proches. Tout est décuplé. » Le fameux « effet JO » : Rafik Arabat et Gwladys Epangue sont bien placés pour le connaître. Ils le vivent, ou l’ont vécu au quotidien.

Lui, 33 ans, champion d’haltérophilie handisport, médaillé d’argent aux championnats d’Europe en 2022, va tenter, d’ici à juin, de se qualifier pour les Jeux paralympiques. Elle, championne de taekwondo à la longue carrière sportive, a été médaillée de bronze aux Jeux de Pékin, en 2008, et a participé à ceux de Rio, en 2016, avant de raccrocher à 33 ans.

Mais, à écouter les deux athlètes, des Jeux « à la maison », cela atteint encore une autre dimension. Car, dans leur cas, ce sera vraiment sur leur « territoire », puisque tous deux résident à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), à proximité de nombre des futurs sites de compétition.

« On ne lâche rien, surtout quand ça se passe à la maison », relève Rafik Arabat, dont c’est probablement la dernière chance de participer à l’épreuve olympique, après qu’il a raté Tokyo 2021 en raison d’une contamination au Covid-19. « La poisse. »

Gwladys Epangue, elle, a un seul mot à la perspective de ces Jeux sur le pas-de-porte : « Dingue ! » « Après la Coupe du monde [de football] en 1998, les deux Coupes du monde de rugby, 2007 et 2023, voilà les Jeux… Je me sens gâtée », affirme celle qui a rejoint la commission des athlètes de Paris 2024, organe d’une quinzaine de membres censé faire entendre la voix des sportives et sportifs au sein du Comité d’organisation.

Pour tous deux c’est aussi l’occasion de croire que, au-delà du seul aspect festif, l’événement est susceptible d’avoir un effet durable. Sur la ville, sur le département de Seine-Saint-Denis et plus largement aussi : « C’est l’occasion de faire évoluer les mentalités sur le handicap », avance Rafik Arabat.

Gwladys Epangue, médaillée de bronze aux Jeux de Pékin (2012) en taekwondo, au club GTA La Courneuve, le 29 janvier 2024.

« Athlète de haut niveau bénévole »

Pour discuter de ce que les Jeux représentent et de ce qu’il en attend, nous nous sommes assis avec l’haltérophile dans la cage vide de MMA (arts martiaux mixtes) d’une salle de sport de la ville, petit temple de la musculation, de la boxe thaï et du free-fight. Une salle qui a ouvert en lieu et place d’une usine de présentoirs cosmétiques, pendant la crise sanitaire, attirant un mélange détonant : « Policiers, boxeurs, championnes de force athlétique, jusqu’au DJ Bob Sinclar », comme le liste le fondateur des lieux, Yoan Ayeche.

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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