Commençons par une confession en forme de mea culpa. Souvent, en cette année olympique, bien avant son sacre aux Jeux de Paris, le 4 août, j’ai douté de Novak Djokovic. De ses blessures et de leur gravité, d’abord. De ses capacités à rebondir, ensuite. Suis-je le seul ? Sans doute pas, tant ce millésime fut, pour le Serbe, chiche en moments d’ivresse et riche en gueules de bois. De quoi se perdre en conjectures. Tous ou presque désarçonnés par le mystère « Djoko ».
« Tu bluffes Martoni ! » La blague a fusé à l’adresse de mes chefs. Cette soirée du 4 juin, à deux mois des JO, en plein tournoi de Roland-Garros, j’ai du mal à croire que la blessure au genou de Novak Djokovic soit sérieuse. Tel le commissaire Patrick Bialès dans La Cité de la peur, persuadé que le flingue de Jean-Paul Martoni n’est pas chargé, je plaide la thèse de la mystification. Novak Djokovic l’a admis par le passé : rien de tels que des « psychodrames » pour lui donner envie de gagner toujours plus.
Je veux bien mettre un billet, dis-je à mes chefs en privé, sur le fait que le Serbe sera bien présent en quarts de finale, pour tenter de remporter un vingt-cinquième titre en Grand Chelem. Ne vient-il pas de battre l’Argentin Francisco Cerundolo au terme d’un match de dingue conclu en cinq sets ? Certes, son genou droit l’a fait grimacer durant le match. Certes, il a semblé se plier de douleur à plusieurs reprises et a fait intervenir un physiothérapeute sur le court Philippe-Chatrier. Mais il a terminé la rencontre bondissant, irrésistible.
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