Officiellement, la campagne électorale pour la présidence de la Fédération française de boxe (FFBoxe) n’est pas lancée. Elle ne débutera qu’après le dépôt des listes des candidats, dont la date butoir est fixée au 14 novembre, un mois avant la tenue du scrutin. Officiellement seulement, car, dans les faits, les deux équipes concurrentes font déjà entendre leurs différences.
A un coin du ring, le dirigeant actuel de l’instance, Dominique Nato, brigue un deuxième mandat, mais cette fois sous la forme d’un tandem avec sa vice-présidente, la médaillée d’argent aux Jeux olympiques (JO) de 2016 Sarah Ourahmoune. Dans le coin opposé, Estelle Mossely, championne olympique à Rio, promet d’insuffler « une nouvelle énergie pour la boxe française » et de mettre fin à sa carrière en 2025, après quelques derniers combats chez les professionnels.
Un bilan à défendre pour le binôme Nato-Ourahmoune, un programme et une équipe à composer pour Estelle Mossely, de nombreux déplacements à la rencontre des clubs afin de les sensibiliser aux enjeux du scrutin du 14 décembre… Les deux camps peaufinent leur stratégie, initialement peu pressés d’enfiler les gants. Mais un événement les a contraints à accélérer la cadence : un courrier adressé, le 14 octobre, par le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) à la FFBoxe. Dans cette lettre, que Le Monde a pu consulter, David Lappartient, le patron du CNOSF, invite la fédération à prendre position dans le conflit opposant le Comité international olympique et l’Association internationale de boxe (IBA).
Présidée par le Russe Umar Kremlev, l’IBA s’est rendu coupable de nombreux manquements en matière de gouvernance et de transparence financière, juge le Comité international olympique, qui l’a suspendue en 2019, puis l’a bannie de la famille olympique en 2023. Cette rupture a conduit l’instance dirigée par Thomas Bach à organiser seule et à ses frais les épreuves des JO de Tokyo en 2021 et de Paris en 2024. Elle envisage désormais de retirer la boxe du programme des Jeux de Los Angeles en 2028… à moins qu’une autre fédération internationale obtienne la reconnaissance du mouvement olympique et accepte de gérer la discipline.
« On est face à un ultimatum »
Puisque « la boxe n’est plus considérée comme un sport au programme des Jeux olympiques » et que « les CNO [comités nationaux olympiques] ne doivent plus affilier les fédérations nationales de boxe demeurant affiliées à l’IBA », David Lappartient somme la FFBoxe de préciser, « dans les meilleurs délais », si elle souhaite prolonger son engagement avec l’IBA ou, au contraire, rejoindre une nouvelle organisation internationale.
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Source du contenu: www.lemonde.fr